La course mondiale aux performances scolaires
par euronews-fr
PISA – le Programme international pour le suivi des acquis des élèves – est une étude internationale de l’OCDE qui tous les trois ans, évalue les systèmes éducatifs à travers le monde en testant le niveau d‘élèves de 15 ans en lecture, mathématiques et sciences : des connaissances et des compétences considérées comme nécessaires pour leur vie d’adulte.A Shanghai, on mise sur la forte implication des élèvesLa Chine occupe toujours le haut du tableau dans l‘évaluation PISA et la dernière étude montre que Shanghai affiche les meilleures performances des 65 pays pris en compte, mais aussi accroît son avance. Nous avons rencontré Junjie, un adolescent qui a participé aux évaluations PISA l’an dernier comme plus de 6300 autres de ses camarades. Leurs excellents résultats s’expliquent en premier lieu par le temps que l’on consacre aux apprentissages à Shanghai. Après avoir passé plus de dix heures en classe, les enfants sont incités à réviser plusieurs heures chez eux le soir. Au sein des établissements, on met aussi l’accent sur les matières jugées majeures, à savoir le langage, l’anglais, la science et les mathématiques. Ce sont justement les matières prises en compte dans l‘étude réalisée sous l‘égide de l’OCDE. Les performances exceptionnelles de l’EstonieCe sont des pays asiatiques qui occupent les sept premières places du classement pour ce qui concerne les mathématiques. Ils sont suivis par cinq nations européennes dont l’Estonie. Les jeunes Estoniens se sont classés au niveau mondial, dans les dix premiers pour les sciences et 11ème pour la lecture et les mathématiques. Des résultats exceptionnels à l‘échelle européenne. Les performances du pays se sont beaucoup améliorées depuis sa première participation aux études PISA malgré les nombreux défis que doit relever son système éducatif notamment en raison des disparités sociales au sein de la population. Les réformes éducatives post-soviétiques lancées en 1996 ont porté leurs fruits d’après le gouvernement estonien : elles donnaient notamment davantage d’autonomie aux écoles. Le secteur de l’enseignement dans le pays a aussi bénéficié dans une large mesure, du soutien du Fonds social européen. Classer les systèmes éducatifs, est-ce une bonne chose ? Les évaluations PISA représentent-elles vraiment un bon indicateur pour mesurer le succès des systèmes éducatifs ? Pourquoi ne s’intéresser qu’aux résultats en mathématiques, sciences et lecture quand d’autres études ont des critères plus larges ? Nous avons recueilli deux avis contraires sur le sujet. Pasi Sahlberg, de l’Université de Harvard, souligne l’aspect positif de ce classement : “si on peut s’appuyer sur ses enseignements pour comprendre ce qui rend nos systèmes éducatifs plus motivants et attractifs pour les jeunes,” dit-il, “je pense que l’on peut améliorer à la fois, notre système d‘éducation et nos écoles.”Harvey Goldstein, de l’Université de Bristol, au contraire, dénonce de potentielles dérives : “il y a un vrai risque,” souligne-t-il, “que l’OCDE – à travers PISA – finisse par tenter de contrôler ce qui se passe au sein des différents systèmes éducatifs dans le monde. On l’a accusé de tenter de devenir un ministère mondial de l’Education,” conclut-il.
Vidéo suivante dans 5 secondes