La chronique de Calixte : Une visite princière ou... Son altesse sérénissime nous fait bien de l’honneur
par Ouest France
Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant.« Ceux qui ne verraient dans la présence, il y a quelques jours, en Anjou, de son altesse sérénissime le prince Albert II de Monaco qu’un concours de circonstances des plus anodins (pour ne pas dire des plus futiles) se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au ménisque (ce qui fait drôlement mal). Nos colonnes ont relaté cette visite privée de deux jours du souverain dans les vignobles angevins et son séjour au château de Noirieux, à Briollay, près d’Angers (Maine-et-Loire), laquelle bucolique escapade, nous n’en doutons pas, a pu permettre aux commentateurs les plus avisés de gloser sur une hypothétique reconnaissance de la souveraineté de l’État angevin par le chef de l’État monégasque.Les spécialistes en géopolitique (les « experts » dirait-on sur les plateaux des chaînes d’information en continu où l’on ne rechigne que rarement à demander au moindre stagiaire de troisième son avis éclairé sur des questions pointues d’épidémiologie ou les risques de la fission nucléaire) m’accorderont qu’il pourrait y avoir matière à se réjouir de l’établissement d’un axe angevino-monégasque, à nouer une alliance durable avec un état, certes grand comme l’île de Béhuard mais peuplé par l’équivalent de la population de Cholet (sans compter les touristes – plus rares à Cholet qu’à Monaco).Dès lors, je vous laisse imaginer quel a pu être le point de vue princier, séjournant dans un des établissements hôteliers les plus en vue de notre pays (à côté duquel l’hôtel de Paris ou celui de l’Hermitage à Monaco font figure de pensions de famille sur la Côte d’Opale), découvrant les plus prestigieux de nos vignobles (rappelons que si Monte Carlo compte quatre casinos, on n’y trouve pas la moindre production viticole), devisant aimablement avec les non moins aimables autochtones dont regorgent nos campagnes (aux frais minois beaucoup moins botoxés que les indigènes monégasques pour qui la chirurgie esthétique est une quasi-discipline nationale).Comment, donc, son altesse sérénissime, ne jetterait-elle pas un regard bienveillant (pour ne pas dire franchement enthousiaste) sur l’émancipation de la nation angevine ? Oui, comment ?
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