La chronique de Calixte : La patrie est en danger... Ou « La boule de fort se cache pour mourir »

par Ouest France

Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant.  La patrie est en danger... Ou « La boule de fort se cache pour mourir » «  Mes chers compatriotes, La Patrie est en danger, je le dis avec toute la solennité nécessaire. Même, si je ne craignais d’être grandiloquent (scrupule qui ordinairement ne m’embarrasse que très peu), j’ajouterais que l’Anjou vit ses heures les plus sombres. C’est un article de nos estimés collègues du Courrier de l’Ouest qui sonne l’alerte : La boule de fort pourrait disparaître ! « Comment ? » vous écriez-vous, effondrés par la découverte de cette effarante nouvelle qui menace les fondements même de notre nation pour ne pas dire de toute la civilisation angevine (il se trouvera bien un jour quelque chercheur pour prouver qu’il existe bien une civilisation angevine et que la boule de fort en est un des fondements). Et de fait, un certain nombre d’évènements ont mis à mal l’empire de ce qu’il faut bien considérer comme notre sport national (à l’instar du football au Brésil, du sumo au Japon ou du secret bancaire en Suisse) : des affaires immobilières, des imbroglios juridiques… Mais c’est encore une fois la pandémie de Covid 19 qui est responsable de la perte de fréquentation des sociétés (ainsi appelle-t-on à la fois le club aussi bien que le lieu où l’on joue) dont les pratiquants sont vieillissants et les premiers touchés par la maladie. C’est pourquoi notre mouvement indépendantiste a conçu un programme ambitieux pour sauver notre sport national : l’enseignement et la pratique obligatoire de la boule de fort dans les écoles primaires (ma génération a appris, en cours de travaux manuels, à faire des porte-épices en contreplaqué, des tableaux en fil et pointes ou des protège-serviettes en toile de jute, l’apprentissage de la boule de fort serait un véritable progrès pour la prochaine génération). L’inscription au patrimoine immatériel de l’humanité de la spécialité bouliste angevine semble être la moindre des choses quand on sait que l’Unesco a reconnu, par le passé, la pêche à la crevette belge voire la corrida. Enfin, reconnaissance suprême, le Comité Olympique Angevin (l’Anjou indépendant aura, comme tout État souverain, son comité olympique national) veillera à l’introduction, dès les JO de Paris 2024, de la boule de fort comme discipline olympique. »

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