La chronique de Calixte de Nigremont : Ce qui est à nous est à nous !
par Ouest France
Ou... Des restitutions culturelles en milieu angevinChaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant.« En cette période où il est de bon ton de prendre de bonnes résolutions et de se fixer, pour l’année nouvelle, de grands objectifs (personne n’est dupe mais le simple fait de les formuler met du baume au cœur…) je nous propose un certain nombre de challenges à relever afin que nous cessions d’être l’objet de pillages successifs de la part de jaloux qui ne pouvant être nous se servent dans notre patrimoine, notre culture, notre capital naturel comme au self-service sans demander rien à personne (et surtout pas à nous) faisant de l’Anjou une manière d’open-bar dans lequel chacun viendrait piocher selon son envie, sa convoitise ou ses besoins.Je crois normal de commencer cette vaste campagne de restitution par le plus illustre de ces exemples d’appropriation culturelle : La croix de Lorraine ! Nous savons, en Anjou, que cette croix « dite de Lorraine » n’est pas plus lorraine que la choucroute (alsacienne), le monstre du Loch Ness (écossais), le Lion de Saint Marc (vénitien) ou, même, que Jeanne d’Arc qu’on dit Lorraine - alors que la bergère de Domrémy était native du Duché de Bar, pas encore rattaché à la Lorraine à l’époque de sa naissance.Rappelons ici, une fois encore, que cette croix à double traverse est, en fait, la vraie croix d’Anjou (vraie croix parce que supposée être composée de fragment de la croix sur laquelle Jésus Christ fut crucifié) depuis que rapportée du Levant par un seigneur angevin, protégée (et enrichie de joyaux) par les ducs d’Anjou puis rachetée à la Révolution par Anne de la Girouardière, notable angevine, qui la dépose dans une communauté religieuse de Baugé dans laquelle elle se trouve encore et où, aujourd’hui, on la peut visiter. Par un glissement héréditaire (et héraldique) cette croix d’Anjou passe, par le petit-fils du Roi René dans les armoiries de Lorraine qu’elle ne quittera plus au point que, de nos jours, tout le monde (jusqu’au général de Gaulle qui en fait le symbole de la France libre) l’appelle « Croix de Lorraine ». Or donc, nous, l’Anjou, exigeons que cette croix à double traverse retrouve son appellation d’origine et que l’on cesse de nous déposséder de nos (nombreux) attraits et de nous respecter à peu près autant qu’un paillasson. » A suivre ! Ce n’est qu’un début continuons le combat…
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