La chronique de Calixte : Affront artistique … Ou « L’affaire Lenepveu expliquée aux Angevins »

par Ouest France

Calixte de Nigremont signe, chaque semaine, un billet décalé dans lequel il commente l’actualité pour mieux revendiquer l’indépendance de l’Anjou.Cette semaine : Affront artistique … Ou « L’affaire Lenepveu expliquée aux Angevins » « Les Grecs ont l’affaire des marbres d’Elgine (les éléments de la frise du Parthénon emportés sans scrupule par les Anglais au XIXe siècle et réclamés par Athènes depuis lors). Les Amérindiens ont le Mont Rushmore (cette falaise située en pleine réserve indienne où l’on a sculpté les portraits des premiers présidents des États-Unis). L’Anjou a, elle aussi, son scandale culturel, son affront artistique, car oui, il y a un peu plus de cinquante ans, nous avons été humiliés (et grandement encore) ! Le 23 septembre 1964, André Malraux inaugurait avec toute la pompe dont sait faire montre la République en pareil cas (discours bien sentis, petits fours, champagne frappé, service à la française…), le nouveau plafond de l’Opéra de Paris, dû aux pinceaux (et au talent qui les accompagne !) de Marc Chagall. Il s’agit, en réalité, d’une coque de résine de près de 250 m2 qui vient recouvrir l’œuvre qui précédemment – et originellement – ornait le plafond de la salle Garnier : Les Muses et les heures du jour et de la nuit, de l’Angevin Jules Eugène Lenepveu, peintre idolâtré de son vivant – à la fin du XIXe siècle – et méprisé pour son académisme à la fin du XXe siècle. Reconnaissons que l’Angevin n’est guère susceptible !Je ne peux affirmer ici de manière péremptoire que l’initiative d’André Malraux avait pour volonté de blesser intentionnellement la susceptibilité angevine (encore que je mets au défi qui que ce soit de trouver dans l’œuvre de Malraux un mot aimable à l’égard de notre patrie) mais en traitant comme une vulgaire croûte une des œuvres majeures d’un – non moins majeur – artiste angevin, on nous a traités avec une rudesse qui justifierait au mieux un incident diplomatique, au pire un accident atomique. Reconnaissons que l’Angevin n’est guère susceptible ! Aujourd’hui, nous, l’Anjou libre et indépendant (ou, en tout cas, qui le sera un jour), mettons en demeure le ministère de la Culture de rendre à l’Opéra Garnier son plafond d’origine, son plafond angevin… ou à défaut de procéder au démontage du plafond de Lenepveu et de nous l’expédier, nous l’honorerons comme il se doit (à preuve, une exposition, au musée des Beaux-Arts d’Angers, du 24 juin au 8 janvier prochain va célébrer le maître angevin). Un dernier mot (cocasse). Marc Chagall demeurait à Paris, quai… d’Anjou. Voyez que nous ne sommes pas susceptibles ! »

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