La chronique Audio de Calixte : tatouage et patrie …ou les musées bretons ont des idées

par Ouest France

La chronique Audio de Calixte : tatouage et patrie …ou les musées bretons ont des idées Calixte de Nigremont commente pour Ouest-France l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant. « Malgré ce que l’on pourrait croire, je ne fais nullement une fixation sur la Bretagne (dont je ne jalouse que les phares. Vous avez noté comme nous manquons singulièrement de phares, en Anjou, et de mer, aussi, accessoirement !), mais il faut bien reconnaître que l’imagination dont font montre les Bretons (qui, par un lobbying quasi mafieux, ont réussi à rendre leur drapeau, le Gwenn ha Du, aussi inévitable dans toute manifestation culturelle, de la plus branchée des techno-parades – Ah ? La mode des technos parades est passée ? – à la kermesse de fin d’année de l’école la plus reculée, que des algues vertes sur les grèves de Plestin) pour célébrer la mère patrie force l’admiration (ou plonge dans un abîme de perplexité, c’est selon…). Dernière illustration en date, le musée de Bretagne à Rennes prépare une exposition (photographique, vous allez vite comprendre pourquoi…) de tatouages « ayant trait à l’image et à la représentation de la Bretagne ». Ledit musée lance un appel au public afin que les tatoués se fassent connaître aux fins d’être immortalisés (enfin, leurs ornements). Pour le coup, je m’incline (ou je m’inquiète, là encore, c’est selon !) : se faire tatouer un Gwenn ha Du, une galette saucisse, le profil de Bécassine, le texte de La Paimpolaise de Botrel ou le portrait de Manau sur le biceps ou la voute plantaire (et, si j’ai bien tout saisi, il doit s’en trouver), c’est pousser le chauvinisme au rang de discipline olympique. Je crains fort que le même appel, lancé par les musées d’Anjou, ne se solde par un flop retentissant. Je ne connais, quant à moi, aucun de mes compatriotes qui se soit fait tatouer un mouchoir de Cholet, le château du Plessis-Bourré, une bouteille de Piautre (la célèbre bière ménitréenne) ou le logo de Scania. Toutefois, comme cette initiative a piqué au vif mon orgueil patriotique, je me sens obligé d’aller, de ce pas, me faire tatouer « l’apothéose d’Apollon » d’après la fresque peinte par Lenepveu au plafond du Grand Théâtre d’Angers, sur le fondement, l’intégrale du Livre du cœur d’amour épris du roi René dans le dos ou, sur le crâne, le portrait de Nicolas Mahut brandissant une échalote dans une main et une ardoise de Trélazé dans l’autre ! » Calixte de NIGREMONT

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