La Bourse de Paris a fondu de 30% en trois semaines, c'est grave docteur ?
par l'Opinion
L'Italie ferme quasiment tous ses commerces, Donald Trump suspend tous les voyages en provenance d'Europe, un institut de prévision allemand annonce une récession pour la 1ère économie de la zone euro cette année, bref, la facture économique du coronavirus va exploser... Et les actions s'effondrent. Il y a trois semaines, le CAC 40 valait 6 111 points, il n'en vaut plus que 4 300 ce matin, une chute de 30%. C'est un krach ou une grosse crise boursière, d'autant que rien ne rassure pour le moment les investisseurs. Ni les quelques signes de reprise de l'activité en Chine, d'où est partie la crise. Ni les packages de soutien budgétaire annoncés ici et là, ni les décisions des banques centrales qui ont commencé à baisser leur taux d'intérêt, ce qui ne règle rien à court terme. Il faut surveiller le fameux indice Vix, l'indice de la peur : il indique qu'on atteint des pics d'incertitude, jamais vus depuis la crise de 2008. Tant qu'on ne retombe pas des sommets, le marché ne sera pas sorti de l'hystérie. Difficile de chercher dans les crises précédentes les solutions à celle que nous traversons, elles sont toujours uniques. Celle-ci mêle crise sanitaire et crise pétrolière puisque l'Arabie Saoudite et la Russie ont ouvert une guerre des prix sur le baril, là aussi les cours s'effondrent. « Dans un tel choc d'incertitudes il faut se garder de pronostics précis sur l'impact macroéconomique ou sur les marchés », indique sagement le chef-économiste d'Oddo BHF. Suit une liste d'indicateurs à suivre : la confiance des consommateurs, les résultats des entreprises, l'évolution de la pandémie, les annonces des banques centrales et des gouvernements. Un jour, les actions sembleront bon marché, les investisseurs reviendront. Un jour... Le décryptage de notre journaliste Muriel Motte.
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