La Belgique aura-t-elle encore de l'électricité en novembre ?
par Kangai News
La Belgique aura-t-elle encore de l'électricité en novembre ? Le prix de l'électricité va augmenter de 10 % sur le marché de l'énergie, ce soir, en Belgique. Raison principale ? Des arrêts à répétition dans le parc nucléaire. Un seul réacteur sur les sept que compte le pays fonctionnera en novembre. Une pénurie d'électricité a été annoncée. Ce lundi soir, à 21 h, le Mégawattheure (MWh) atteindra 411 € en Belgique. C'est dix fois plus qu'au cours de l'année 2017 ; alors que le prix moyen oscillait autour de 40 €/MWh. Les fournisseurs qui achèteront à ce tarif risquent de répercuter cette hausse sur leurs abonnés. Le spécialiste de l'énergie Damien Ernst, chercheur à l'université de Liège, a lancé une alerte : « L'électricité risque de coûter un os aux consommateurs. La facture va exploser ». Selon les contrats, à taux variable ou fixe, l'augmentation devrait être de 100 €, voir 120 € de plus sur la facture annuelle. Une évaluation confirmée par Test-Achats, l'association de consommateurs, et aussi le Bureau fédéral du plan, organisme d'études publiques. Pourquoi la Belgique manque d'électricité ? « Dans un marché de l'énergie libéralisé, c'est un problème d'offre et de demande », rappelle le spécialiste Damien Ernst. Or, la Belgique n'en produit plus assez. Le parc nucléaire géré par Electrabel, filiale à 100 % du groupe français Engie, est mal en point. Des problèmes de béton qui s'effrite et de fissures sur les cuves dans la plupart des centrales. Electrabel a annoncé vendredi soir, qu'elle repoussait la remise en service de deux réacteurs Tihange 2 et Tihange 3, respectivement en mars et en juin 2019. Trois autres, également à l'arrêt - Doel 1, 2 et 4 - seront relancés respectivement les 10, 31 et 15 décembre. Actuellement, la Belgique ne tourne qu'avec deux réacteurs Doel 3 et Tihange 1. Mais du 20 octobre au 29 novembre, ce dernier sera aussi à l'arrêt pour recharger son combustible. Une situation exceptionnelle. Combien de Mégawatt disponibles ? Le spécialiste Damien Ernst a fait ses comptes. « Sur les 6 000 MW nucléaires installés, la Belgique ne disposera plus que de 1 000 MW en novembre. Or c'est à cette période que les chauffages s'allument... » Selon nos confrères du journal Le Soir, au moment du pic de la consommation dans les foyers, entre 17 h et 20 h, la demande est d'environ de 12 500 MW lors des mois de novembre des années passées. Au ministère belge de l'Énergie, c'est un peu la panique. Tout le cabinet est penché sur sa calculette. L'addition de toutes les sources d'énergie du pays - hydraulique, éolien, centrale au gaz - connectées au réseau public belge Elia dépasse péniblement les 9 000 MW. « Il est probable que l'offre de l'électricité ne soit pas toujours suffisante en novembre, a prévenu Danielle Devogelaer, du Bureau du plan, ce week-end à la télévision belge. Et pas impossible que certaines communes soient privées d'électricité durant le courant du mois de novembre, lorsqu'un seul des sept réacteurs nucléaires ne sera pas à l'arrêt. » À qui acheter de l'électricité ? La Belgique n'a donc pas le choix. Elle devra importer un minimum de 3 239 MW, 4 500 MW pour être plus sûre : un seul pépin sur une centrale au gaz ou une grosse vague de froid et c'est la pénurie. Le royaume n'a pas le choix de ses importateurs. Il n'est connecté qu'avec la France et les Pays-Bas. Il a des projets de liaison, avec le Royaume-Uni bientôt et surtout la grande Allemagne voisine. Mais cette liaison appelée Alegro (90 km de lignes souterraines) ne sera ouverte qu'en 2020. Et attendant, tous les Belges ont les yeux rivés sur les prévisions de l'Institut Royal météorologique. Et espèrent que les grands froids n'arriveront qu'en décembre...
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