La BCE sort le grand jeu mais attend une relance budgétaire des Etats.

par Kangai News

La BCE sort le grand jeu mais attend une relance budgétaire des Etats. Sous pression comme rarement, la Banque centrale européenne a adopté jeudi une panoplie de mesures pour soutenir une conjoncture faiblissante en zone euro, tout en appelant les gouvernements de la région à prendre leurs responsabilités en augmentant les dépenses publiques. Baisse de taux, nouveaux rachats de dettes publiques et privées, système de taux dégressif et prêts géants pour soulager les banques: l'institut a dégainé en une fois l'arsenal anti-crise espéré tout l'été par les marchés financiers. "Vous vous souvenez que j'avais dit: +tous les instruments sont sur la table, ils sont tous prêts à être utilisés+. Eh bien aujourd'hui nous l'avons fait", a déclaré à la presse le président italien de la BCE, Mario Draghi. Rendossant son costume de "Super Mario", forgé au fil des crises qui ont marqué ses huit ans de mandat, le banquier italien tranche ainsi les décisions en suspens avant de passer la main fin octobre à la Française Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international. "Big bang" selon la banque ING, "cadeau d'adieu aux marchés" selon LBBW et Berenberg: les commentaires donnent la mesure de l'évènement, même si les investisseurs ont réagi en deux temps, commençant par applaudir les annonces avant de digérer plus difficilement le pessimisme du message. - Rachats de dette relancés - L'institut basé à Francfort a abaissé pour la première fois depuis mars 2016 son taux "de dépôt" (porté de -0,40% à -0,50%), afin d'inciter les banques à prêter aux entreprises et aux ménages plutôt qu'à laisser dormir leurs liquidités à la banque centrale. Autre signe de sa volonté de soutenir durablement l'économie, la BCE a laissé ses deux autres taux directeurs inchangés, dont le principal fixé à zéro, et assuré qu'elle n'envisageait plus de les remonter tant que l'inflation n'aurait pas "solidement convergé" vers son objectif de 2%, une formule inédite. Enfin, la BCE a relancé son vaste programme de rachats d'actifs, baptisé "Assouplissement quantitatif" ou "QE", par lequel elle avait acquis 2.600 milliards d'obligations publiques et privées entre mars 2015 et décembre 2018 en zone euro.

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