L'objet social des entreprises, prochain cheval de bataille du Medef
par L'invité des Echos
Le vice-président du Medef, Thibault Lanxade, a répondu aux questions de l'émission « L'Invité des Echos. » Interview réalisée par Olivier Harmant. Le gouvernement a lancé en octobre un « Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises », avec pour objectif de « faire grandir » les sociétés françaises. Dans ce cadre, des consultations sont menées en vue de présenter un projet de loi pour le printemps. Le vice-président du Medef affirme que le syndicat sera très vigilant sur un point particulier : une éventuelle réforme de l'objet social des entreprises. Cette mesure voulue par Emmanuel Macron doit permettre d'intégrer de nouveaux objectifs - autre que la rentabilité ou le profit - pour les entreprises, comme des considérations environnementales ou sociales. Un tel projet pourrait requérir une réécriture du code civil, une option qui déplait au Medef. « Le gouvernement va devoir nous expliquer ce que cela veut dire », déclare Thibault Lanxade, le vice-président du Medef, dans l'émission « L'Invité des Echos. » « Aujourd'hui, il existe des entreprises dites coopératives, de l'économie sociale et solidaire. Mais une fois de plus, le profit est clef pour une entreprise. Après, que ce profit soit reversé aux salariés, investis dans des mesures plus globales notamment liées à l'environnement, il n'y a pas de sujet... Mais le nerf de la guerre est que l'entreprise puisse gagner de l'argent. » Par ailleurs, lors de l'émission, Thibault Lanxade revient sur l'élection du prochain président du Medef, le mandat de Pierre Gattaz se terminant en juillet. Dans ce contexte, le syndicat patronal doit-il revoir ses statuts afin d'améliorer la représentativité ? « Il est vrai qu'il y a quelque chose qu'il faut peut-être retravaillé, c'est la proximité avec l'adhérent final. Parce que vous n'êtes pas adhérent au Medef de façon directe, mais indirecte via une fédération professionnelle ou un Medef territorial », explique Thibault Lanxade. « Peut-être que dans l'élection il faudra imaginer l'introduction d'une petite dose de représentativité où le chef d'entreprise qui est adhérent indirect puisse à un moment s'exprimer dans cette campagne. »
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