L'industrie du gaz veut concurrencer l'essence et l'électricité dans l'automobile
par L'invité des Echos
Face à l'essence et à la montée de l'électricité dans le débat sur l'avenir de l'industrie automobile, l'Association française du gaz, qui rassemble les grands groupes du secteur (EDF, Total, Engie...), n'entend pas rester les bras croisés. Pour faire connaître auprès du grand public le potentiel que représente cette source d'énergie, l'AFG s'est offerte une présence au Mondial de l'Automobile, organisé à la Porte de Versailles jusqu'au 16 octobre. En amont, Jérôme Ferrier, son président, assure avoir déjà avancé sur le sujet auprès des pouvoirs publics. « On a commencé à en parler dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique. La première version du projet était très exclusivement [axée] sur l'électrique, l'énergie renouvelable et l'efficacité énergétique », explique-t-il. « Nous avons réussi à introduire la notion de carburant alternatif en expliquant que l'on ne pourra pas tout faire à partir des énergies renouvelables et du nucléaire. Nous aurons besoin durablement d'une énergie fossile, et le gaz naturel est la plus propre d'entre elles, la moins polluante : elle a son rôle à jouer, y compris en ce qui concerne le transport et la mobilité ». Il reste encore beaucoup de travail pour y parvenir, le gaz ne représentant encore qu'une part très marginale. Et pour cause : seules une cinquantaine de stations d'essence seraient en mesure de proposer aux automobilistes de « faire le plein » de gaz naturel comprimé, selon le président de l'AFG. Son objectif est d'atteindre le cap d'une centaine de lieux de réapprovisionnement au niveau national afin de booster le secteur. Si l'industrie gazière s'intéresse bien sûr aux automobilistes particuliers, elle cible en priorité les sociétés de transport pour se faire une place. « Aujourd'hui, c'est tout à fait marginal, avec moins de 1 % », indique M. Ferrier. L'objectif ? « 3 % à une échéances de 2020 » Pour y parvenir, l'AFG appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour soutenir la filière, en particulier au travers d'un livre blanc contenant une dizaine de propositions. Lors de l'interview, Jérôme Ferrier revient également sur les discussions au niveau européen , plus difficiles qu'en France.
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