L'Europe définit sa stratégie spatiale à Lucerne
par euronews-fr
Nous sommes à Lucerne, au pied des Alpes suisses, à l’occasion du sommet spatial européen. Début décembre, les ministres des Etats membre de l’Agence spatiale européenne se sont réunis, ici, pour déterminer ensemble les stratégies futures de l’agence. Le sommet spatial européen a lieu tous les deux ou trois ans. Au programme, 48h de débats au cours desquels se joue l’avenir de l’Europe dans l’aventure spatiale. Cette année, ils étaient donc 22 ministres à se retrouver sur les bords du lac des Quatre-Cantons, pour d’intenses discussions sur fond de conquête de l’espace. “Vous savez, un conseil des ministres n’est jamais facile, reconnaît Daniel Neuenschwander, directeur des lanceurs de l’Agence Spatiale. C’est mon sixième conseil, le premier du côté de l’Agence Spatiale, et je peux vous assurer que ce n’est pas facile !” “Il est toujours difficile de trouver un consensus, ajoute Pascale Ehrenfreund qui dirige le Centre Aérospatial allemand. Nous faisons tout pour y arriver, et c’est pourquoi le bilan est toujours positif. Mais, croyez-moi, les nuits, les jours, les matinées, sont vraiment très très chargées.” A la une de l’actualité spatiale récente et donc de ce sommet de Lucerne, la mission ExoMars. Après le crash, le mois dernier, de l’atterrisseur Schiaparelli sur la planète rouge, beaucoup de questions se sont posées sur l’avenir de la mission. Il a fallu négocier dur pour trouver les 436 millions d’euros nécessaires pour financer la poursuite du projet russo-européen. “Effectivement, nous avons eu quelques doutes, confirme Vincenzo Giorgio, vice-président de Thalès Alenia Space. Mais la confiance est restée car ceux qui devait savoir savaient que nous allions poursuivre. Nous avons continué à travailler comme si le financement était assuré.” Poursuivre coûte que coûte la mission ExoMars, un choix payant puisque, par exemple, le gouvernement italien a décidé d’allouer 35 millions d’euros supplémentaires au projet. Stefania Giannini, la ministre italienne: “Je ne pense pas que ce soit une question de conflits entre pays, c’est plus une question de divergence de points de vue. L’Italie a certaines priorités, et mon intervention reposait absolument sur cette liste de priorités. ExoMars est important pour cela.” L’avenir de la conquête martienne semble assuré puisque le Royaume-Uni et la France ont également promis d’augmenter leur participation, garantissant le financement du lancement du robot dès 2020. David Parker s’en félicite: “Lorsque vous relevez des défis, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Vous devez alors apprendre et avancer. Je pense pouvoir être capable de montrer que nous avons déjà beaucoup appris de la première partie de la mission ExoMars, l’histoire est en marche. Mais l’histoire est aussi liée au potentiel d’impact et d’excitation de cette mission, à l’excellence scientifique qui va en découler.” Autre enjeu crucial de ce sommet spatial de Lucerne, la Station Spatiale Internationale.
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