L'envoyée spéciale d'euronews témoigne de la tragédie en cours à Gaza
par euronews-fr
Au 14ème jour de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, le bilan s’est encore alourdi : une trentaine de morts supplémentaire, selon les chiffres des services de secours. A la mi-journée, Didier Burnod a joint l’envoyée spéciale d’euronews à Gaza, Valérie Gauriat.Didier Burnod, euronews :L’intensité des bombardements ne semble pas baisser après une journée de dimanche qui a déjà atteint un niveau de violence sans précédent. Vous en avez-été la témoin. Comment réagissent les civils palestiniens pris au piège de ce conflit ? Comment essayent-ils de survivre au quotidien ?Valérie Gauriat, envoyée spéciale d’euronews à Gaza :Avant de répondre à cette question, je ne sais pas si vous avez entendu les détonations qui viennent de résonner derrière moi ? C‘était très impressionnant… Les bombardements ont repris depuis quelques instants à Gaza. On a vu d‘épaisses volutes de fumée blanche et noire s‘élever du même quartier de Chajaya qui avait été pilonné dans la nuit du samedi à dimanche. Là, les bombardements reprennent de l’intensité. Le personnel du studio qui est à mes cotés commence à me faire signe qu’il faut accélérer les choses. Quant au sentiment des habitants, il y a beaucoup de frustration, beaucoup de colère. Nous avons fait un tour au marché ce matin, il y avait du monde mais moins que d’ habitude, nous a-t-on dit. Et les gens se contentent de survivre, il ne vivent plus, disent -ils. Les familles ne vivent plus, les enfants ne vivent plus. Ils manquent de tout, ils manquent de nourriture, ils manquent de médicaments, et surtout ils manquent de liberté dans cette enclave qui est devenue une véritable prison pour eux, comme le disent beaucoup de slogans que l’on voit partout dans les rues à Gaza. Didier Burnod :Valérie, avec un bilan qui enfle d’heure en heure, quelle est la situation dans les hôpitaux de l’enclave?Valérie Gauriat :Clairement, les hôpitaux sont complètement saturés. Nous avons visité l’hôpital de Chifa hier (dimanche), qui est le principal hôpital de Gaza, et là il y avait un monde fou dehors, beaucoup de monde à l’intérieur, des médecins sur le qui-vive, épuisés, excédés… Certainement ils manquent également de moyens, de médicaments, et on peut s’attendre à ce que la situation ne fasse qu’empirer aujourd’hui après les bombardements auxquels on vient d’assister.
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23 décembre 2024 - leparisien