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L'électro-chaâbi dans le mouv' révolutionnaire

par France 24 FR

Deux extraits du webdocumentaire "Tahrir, je chante ton nom" http://tahrirmusique.france24.com Direction la banlieue du Caire, celle qui s'étale aux franges du désert. Là où les habitants du "West el-Balad", le centre-ville, ne s'aventurent jamais, par peur de tomber dans des coupe-gorges. C'est là que fleurit la musique "chaabi" (littéralement "populaire"). Une musique sans autre prétention que celle de faire mouche avec des paroles du quotidien, des rythmiques dansantes et des makams, cet agencement modal des notes qui sonne si différemment de la musique occidentale et tonale. Au chaabi tout court, celui du chanteur populaire Ahmad Adawiya, a succédé l'électro chaabi. Un mix d'électro, de rap et de chaabi. Les jeunes qui font naître ce drôle de mélange sur leurs consoles n'ont pas plus de 25 ans. Ils se nomment Amr Haha, Figo, Sadate, Islam Chipsy. L'électro chaabi est désormais la musique la plus écoutée dans les rues de la banlieue cairote. En particulier dans le quartier Al-Salam, que les jeunes ne quittent que rarement et qu'ils considèrent comme "leur pays". C'est là que nous avons assisté à une soirée de veille de noces, organisée en l'honneur du marié. Ces jeunes DJ font feu de tout bois, remixant le discours d'Omar Souleimane, alors vice-président, qui annonçait le 11 février 2011 le départ de Moubarak. "Cela fait chic", dit son auteur, DJ Figo. Lui et ses comparses se sont mis au rap politique parce que c'est dans l'air du temps. Et parce qu'il est peu probable que l'administration de la censure aille vérifier leurs paroles. Pendant combien de temps encore jouiront-ils de cette liberté d'expression ? Devront-ils se soumettre à la censure des salafistes ? "Si c'est le cas, c'est pas grave, je resterai chez moi", répond fataliste l'un des DJ. Heureusement, leur musique circule sur le Web et les scènes électro européennes commencent à s'intéresser à eux. Webdocumentaire de France 24, réalisé par Priscille Lafitte et Hussein Emara