L’eau en bouteille, est-ce vraiment nécessaire d'en acheter ?
par Huffington Post
Est-il bien raisonnable de continuer de boire de l’eau en bouteille alors que de l’eau potable coule de nos robinets ? Pour la moitié des Français oui, puisqu’un sur deux achète de l’eau en bouteille, selon le baromètre 2021 du Centre d’Information sur l’Eau. Et ça se comprend, vous doutez peut-être de la qualité de l’eau du robinet et de ses bienfaits pour la santé, mais vous n’avez aucune raison de vous en méfier. Pour certaines personnes ce n’est pas seulement une question de méfiance mais aussi de goût. C’est vrai que l’eau du robinet n’a pas la même saveur parce qu’elle ne vient pas toujours du même endroit que l’eau minérale. L’eau minérale est principalement issue de nappes souterraines et c’est au contact des roches qu’elle gagne des minéraux et ce sont eux qui lui donnent son goût. L’eau qui vient de rivière, comme c’est le cas pour 40 % des eaux du robinet en France, semble par comparaison plus « fade ». Mais ce qui dérange le plus souvent les consommateurs c’est le goût du chlore utilisé en petite quantité pour la désinfecter. Pour le retirer, il vous suffit de placer votre carafe quelques heures au réfrigérateur. Autre raison qui peut vous pousser à acheter votre eau au supermarché : en ce moment, l’eau qui coule de votre robinet tire peut-être vers le jaune ou le marron. C’est certes répugnant mais la plupart du temps cette eau est tout à fait potable. Il suffit de faire une « purge », nous explique Julie Mendret, chercheuse à l’Institut Européen des Membranes, c’est-à-dire la laisser couler quelques minutes et elle redevient limpide. Outre la couleur de l’eau, la sécheresse actuelle peut aussi avoir des conséquences sur son débit. Dans certaines communes comme à Seillans (Var), les robinets ne coulent plus. Si c’est votre cas, bien évidemment, continuez d’acheter de l’eau en bouteille. Vous vous questionnez sans doute aussi sur la qualité de l’eau du robinet. Même si les risques de contamination existent, comme à Châteauroux (Indre) où l’eau a été contaminée en juin par la bactérie E-Coli, ces accidents restent très rares. La chercheuse Julie Mendret nous rassure d’ailleurs sur ce point, l’eau est l’aliment le plus surveillé en France avec plus de soixante paramètres vérifiés par les agences régionales de l’eau. « En France, 98 % de la population française avait une eau respectant la qualité microbiologique en 2020. Et 94 % pour les limites réglementaires concernant les pesticides. » En revanche, des disparités géographiques apparaissent dans les teneurs en pesticides et nitrates. En ville la qualité de l’eau est très bonne, avec en tête de liste Paris et son taux de conformité (qualité microbiologique de l’eau) proche de 100 %. Alors que dans les zones plus rurales, l’eau est beaucoup moins contrôlée… parce qu’il y a beaucoup moins d’habitants. Des accidents ponctuels peuvent survenir dans les plus petites communes de moins de 500 habitants. En particulier celles proches de champs cultivés en agriculture intensive ou de vignes soumises à des épandages de pesticides par exemple. Pour vous assurer que l’eau est parfaitement conforme dans votre commune, regardez sur le site de votre agence régionale de santé ou tout simplement sur votre facture d’eau. L’eau du robinet est tout aussi bonne pour la santé que celle en bouteille. Même si les producteurs vantent leurs eaux enrichies en calcium ou magnésium, vous ne vous sentirez pas plus en forme en consommant de l’eau minérale. Si vous souffrez de carences, votre médecin peut vous conseiller d’en boire en complément d’une alimentation équilibrée. Mais si vous êtes en bonne santé, cela n’aura aucune incidence. Pensez aussi à ne pas acheter toujours la même marque d’eau minérale. Il faut varier régulièrement, par exemple prendre une eau riche en calcium une semaine, une eau minérale riche en magnésium l’autre semaine et ainsi de suite pour ne pas déséquilibrer votre apport en minéraux. Non seulement cette eau n’est donc pas meilleure pour la santé mais en plus certaines eaux en bouteille seraient contaminées comme l’explique Julie Mendret : « Les bouteilles elles-mêmes contiennent des microplastiques. Et maintenant les nappes dans lesquelles sont prélevées certaines eaux en bouteille en contiennent aussi ». Le dernier rapport sur le sujet a été publié en juillet par Agir pour l’environnement. L’association révèle que sur 9 des bouteilles analysées, 7 contiennent des microplastiques. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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