L'Aquarius mis sous séquestre à Marseille sur demande de la justice italienne

par Kangai News

L'Italie accuse le bateau de SOS Méditerranée d'avoir transporté illégalement 24 tonnes de déchets toxiques. Le navire a été placé, mardi 20 novembre, sous séquestre sur demande de la justice transalpine. L'association Médecins sans frontières, également concernée par l'affaire, dénonce une campagne diffamatoire. La justice italienne a demandé le placement sous séquestre du navire humanitaire Aquarius, actuellement bloqué à Marseille, pour une affaire de traitement illégal de déchets dangereux, a annoncé mardi l'ONG Médecins sans frontières (MSF). Selon les médias italiens, les enquêteurs soupçonnent le navire humanitaire, affrété depuis 2016 par les ONG SOS Méditerranée et MSF pour secourir les migrants au large de la Libye, d'avoir fait passer un total de 24 tonnes de déchets potentiellement toxiques pour des déchets classiques. Des comptes bancaires en Italie de MSF ont également été placés sous séquestre. « J'ai bien fait de bloquer les navires des ONG », a réagi Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur qui a interdit depuis juin l'entrée des navires d'ONG dans les ports italiens. « J'ai arrêté non seulement le trafic des immigrés clandestins mais aussi celui des déchets toxiques. » MSF dénonce une enquête politique L'enquête coordonnée par le parquet de Catane (Sicile) porte sur le traitement des déchets - vêtements des migrants, restes alimentaires et déchets sanitaires - dans les ports italiens où L'Aquarius, mais aussi le Vos Prudence, un autre navire affrété par MSF en 2017, ont débarqué des milliers de migrants secourus en mer. « Toutes nos opérations au port, y compris la gestion des déchets, ont toujours suivi des procédures standards. Les autorités compétentes n'ont pas contesté ces procédures ni identifié de risque pour la santé publique depuis que nous avons lancé nos activités en mer », a réagi MSF, dans un communiqué. « Le seul crime que nous voyons aujourd'hui en Méditerranée est le démantèlement total du système de recherches et de secours », a dénoncé dans le communiqué Gabriele Eminente, directeur général de MSF en Italie, en évoquant « deux années de campagnes diffamatoires » contre les ONG. Une chute du nombre d'arrivées sur les côtes italiennes Grâce à des accords controversés conclus en Libye par le précédent gouvernement de centre gauche puis à la politique des ports fermés de Matteo Salvini, l'Italie a vu le nombre d'arrivées sur ses côtes chuter drastiquement à partir de l'été 2017. Cette année, l'Italie a enregistré 22 500 arrivées sur ses côtes, soit une baisse de plus de 80 % par rapport aux années précédentes. Mais selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la quasi-absence de secours rend la traversée depuis la Libye encore plus dangereuse et a coûté la vie à au moins 1 267 migrants cette année.

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