L'Amazonie, un laboratoire pour l'Église catholique
par Kangai News
L'Amazonie, un laboratoire pour l'Église catholique. Ordination d'hommes mariés, rôle des femmes, maux écologiques et sociaux de ce vaste territoire... Du 6 au 27 octobre, des évêques et des experts, réunis en synode au Vatican, vont débattre, avec le Pape, de questions qui concernent, officiellement, des « zones reculées ». « Amazonie : nouveaux chemins pour l'Église et pour une écologie intégrale. » C'est le thème du synode des évêques pour la région amazonienne, qui ouvre ses travaux, dimanche, au Vatican. Ce rendez-vous sera suivi de près par les catholiques du monde entier. En raison, surtout, d'une proposition controversée inscrite à l'ordre du jour. « Tout en affirmant que le célibat est un don pour l'Église, il est demandé, pour les zones les plus reculées de la région, d'étudier la possibilité d'ordinations sacerdotales de personnes aînées (personas ancianas), de préférence autochtones, respectées et acceptées par leur communauté, même si elles ont une famille constituée et stable. » Outre l'ordination d'hommes mariés, un autre point risque de susciter d'âpres discussions : « Identifier le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes, tenant compte du rôle central qu'elles remplissent aujourd'hui dans l'Église amazonienne. » L'intention est claire, pallier le manque de prêtres dans ce territoire immense. Mais ces dispositions, censées répondre à une problématique locale, pourraient-elles s'étendre, à toute l'Église ? Un synode peut en cacher un autre Ces hypothèses - la fin du célibat obligatoire des ecclésiastiques et l'instauration de ministères féminins - suscitent les craintes d'une partie des autorités catholiques... et des espoirs parmi d'autres. Les évêques allemands, tout particulièrement, s'interrogent sur le célibat des prêtres. Ils se réuniront, eux aussi, en synode, à partir du 1er décembre. Et, coïncidence, le cardinal Reinhard Marx, président de la Conférence épiscopale d'Allemagne, assistera au synode sur l'Amazonie, en tant que membre du C9 (conseil de cardinaux chargé d'épauler le pape dans ses réformes). Qu'en pense vraiment François ? Difficile de le savoir précisément. En « bon jésuite », il semble privilégier les solutions « au cas par cas ». En mars 2017, il avait écarté l'idée d'étendre à toute l'Église latine, la règle propre aux Églises orientales qui leur permet d'ordonner prêtres des hommes déjà mariés. Mais François ajoutait que c'était « une possibilité » à étudier pour des « communautés très éloignées ».
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