Kohler et Dupond-Moretti doivent-ils démissionner ? Véran dit « attention à la dérive du modèle »
par Huffington Post
POLITIQUE - « Dans le principe ». Trois mots qui changent tout pour le porte-parole du gouvernement. Interrogé à la sortie du Conseil des ministres, ce mercredi 5 septembre, Olivier Véran s’est échiné à défendre le chef de l’État et le maintien en fonction de ses ministres, et de ses proches, malgré leurs délicatesses avec la justice. Une position contraire à la règle édictée par Emmanuel Macron, lui-même, pendant la campagne présidentielle 2017. Le président de la République, alors candidat, expliquait que « dans le principe, un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu’il est mis en examen ». Une déclaration, vieille de cinq ans, qui lui revient aujourd’hui comme un boomerang à l’heure où Alexis Kohler, son plus proche collaborateur à l’Élysée, est mis en examen pour prise illégale d’intérêts dans l’enquête sur ses liens avec l’armateur MSC. Et au moment où le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti est renvoyé devant la Cour de Justice de la République. « Il y a la question du principe et de son application concrète », a ainsi tenté de déminer Olivier Véran ce mercredi, souhaitant faire des distinctions parmi les différentes mises en examen possibles, quitte à donner l’impression de minimiser les accusations dont Alexis Kohler fait l’objet. La démission n’est pas justifiée, selon Véran Pour le secrétaire général de l’Élysée, fonction clef au Château, « c’est quelque chose qui concerne des faits qui remontent à plus de dix ans, qu’il conteste d’ailleurs, avec énormément d’arguments apportés par les uns et les autres pour montrer qu’il n’a pas eu de bénéfice personnel et qu’il n’a pas interagi avec les prises de décision à l’époque », a ainsi raconté le porte-parole du gouvernement, avant de poursuivre : « Là où il se voit potentiellement reprocher un lien d’intérêt via un lien familial au cinquième degré sur une décision qu’il n’était pas en mesure de prendre. » Sur le fond, Olivier Véran a voulu insister sur sa définition de la mise en examen, pour mieux la relativiser. « Encore une fois, la mise en examen ça veut dire qu’on regarde, pour vérifier s’il y a lieu d’aller chercher plus loin, d’aller gratter, ou si effectivement il n’y a rien à reprocher », a-t-il ainsi expliqué. Le code de procédure pénal parle, lui, plutôt, de mise en examen seulement « s’il existe des indices graves ou concordants que la personne ait pu participer aux faits. » Surtout, Olivier Véran s’inquiète, ici, de potentielles dérives à ce « modèle » qui induirait à des mises en retrait automatiques. Et injustes. « En l’occurrence, que ce soit dans le dossier qui occupe monsieur Dupond-Moretti ou Kohler, les faits reprochés ne me paraissent pas d’une proportion justifiant la mise à l’écart de toute forme de responsabilité publique », a-t-il encore plaidé, en citant, un peu plus tard, son propre exemple de ministre de la Santé « perquisitionné » pendant la crise du coronavirus. « On ne m’a pas demandé d’arrêter de combattre la crise sanitaire. Demain, on pourrait considérer que dès que vous êtes perquisitionné, vous devez vous mettre en recul ? », s’est-il interrogé, avant d’ajouter, comme un avertissement : « attention à la dérive du modèle. » Le tout, en regrettant que l’on « commente beaucoup trop la justice. » Question de principe. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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