Kim Jong-un annonce une visite historique à Séoul « dans un avenir proche ».
par Kangai News
Kim Jong-un annonce une visite historique à Séoul « dans un avenir proche ». Le leader nord-coréen a fait cette annonce, ce mercredi 19 septembre, à l'issue d'un sommet à Pyongyang avec le président sud-coréen Moon Jae-in. D'après ce dernier, Kim Jong-un a aussi accepté de « fermer de façon permanente » un site de tests de moteurs de missile et un pas de tirs. Le président sud-coréen a entamé, mardi, une visite de trois jours dans la capitale nord-coréenne pour son troisième sommet depuis le début de l'année avec Kim Jong-un. Avec l'espoir de donner un nouvel élan aux négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord. Il a semble-t-il, obtenu quelques avancées. Comme en témoignent les déclarations des deux dirigeants, qui ont pris la parole, ce mercredi. Le leader nord-coréen a annoncé qu'il comptait effectuer « dans un avenir proche » une visite historique à Séoul. Moon Jae-in a, lui, indiqué que cette visite pourrait intervenir cette année, à moins de « circonstances particulières ». Le président sud-coréen a ajouté devant les caméras que la Corée du Nord avait accepté de « fermer de façon permanente » son site de tests de moteurs de missile de Sohae et le pas de tirs de Tongchang-ri « en présence d'experts des nations concernées ». Vers la fermeture du complexe nucléaire de Yongbyon ? La Corée du Nord, sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU en raison de ses programmes nucléaire et balistique interdits, a effectué de nombreux lancements de missiles depuis ce site. Mais elle en a aussi tiré d'autres endroits, et notamment de l'aéroport international de Pyongyang, ce qui relativise néanmoins la portée de l'engagement pris par Kim Jong-un. Moon Jae-in a aussi affirmé que la Corée du Nord pourrait fermer son complexe nucléaire de Yongbyon, si Washington prenait « des mesures correspondantes », une condition, là aussi, très vague. Jeffrey Lewis, spécialiste du contrôle des armements, a déclaré sur Twitter que l'opinion généralement admise était que cette usine d'enrichissement d'uranium « avait été construite avec la claire intention d'être sacrifiée ». Il ajoute supposer que le Nord a « au moins un autre » site de production. Le président américain Donald Trump s'est tout de même félicité des décisions annoncées ce mercredi. « Kim Jong-un a accepté d'autoriser les inspections nucléaires, sous réserve de négociations finales, et de démanteler de façon permanente un site d'essai et une aire de lancement en présence d'experts internationaux », a-t-il déclaré sur Twitter. Après une première rencontre très symbolique entre les deux leaders coréens en avril dans la partie sud de la Zone démilitarisée (DMZ) divisant la péninsule, puis une rencontre historique en juin entre le dirigeant nord-coréen et le président américain Donald Trump à Singapour, la pression est désormais très forte pour que la diplomatie génère des progrès concrets. Les méthodes de « gangster » des États-Unis À Singapour, Kim Jong Un avait réitéré un engagement nord-coréen vague en faveur de la dénucléarisaton de la péninsule, mais aucun détail n'avait été décidé. Et Washington et Pyongyang divergent sur le sens de cet engagement. Washington exige « une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée » tandis que Pyongyang veut une déclaration officielle des États-Unis pour marquer la fin de la guerre de Corée, qui s'est achevée en 1953 sur un simple armistice. Le Nord a dénoncé les méthodes de « gangster » des Américains, accusés de vouloir obtenir son désarmement unilatéral sans faire de concession à chaque étape et sans alléger la pression ni les sanctions. Une visite de Kim Jong-un à Séoul serait la première dans la capitale sud-coréenne d'un leader nord-coréen depuis la fin de la Guerre de Corée. Séoul et Pyongyang ont tous les deux à coeur de réactiver les projets de coopération conjoints, Kim Jong-un pour faire profiter son pays de la puissance économique du Sud, Moon Jae-in pour éloigner de la péninsule le spectre d'un dévastateur conflit intercoréen. Le Rodong Sinmun, organe du parti au pouvoir à Pyongyang, a largement couvert le début du sommet, avec mercredi pas moins de 35 photos sur quatre de ses six pages. En « une », il a repris l'image de l'accolade entre les deux leaders à l'aéroport de Pyongyang, puis des clichés de l'impressionnante ovation soigneusement chorégraphiée qui a accompagné la parade des deux hommes dans les rues de la capitale, et d'autres photos du toast lors du banquet. Pyongyang souhaite offrir à l'occasion de cette visite une image de modernité, ce que reflètent plusieurs événements du programme officiel. Shows de propagande Mercredi soir, Moon Jae-in et sa délégation dîneront dans un restaurant de poisson récemment ouvert sur les berges du Taedonggang, le fleuve traversant la capitale. Il se trouve en face de la colline Mansu, où des statues géantes du père fondateur de la Corée du Nord Kim Il Sung et de son fils et successeur, Kim Jong Il, dominent Pyongyang. Ce choix répond au désir émis par le président nord-coréen de dîner dans un restaurant local avec des gens « ordinaires ». Mais un magasin attenant au restaurant vend des pots de 50 grammes de caviar pour 50 dollars, un luxe impossible pour la population nord-coréenne. Plus tard, Moon Jae-in assistera à un « spectacle de masse », ces shows de propagande dont Pyongyang a le secret. Celui de mercredi impliquera des dizaines de milliers de figurants, avec en arrière-plan pas moins de 17 490 enfants tournant ensemble des pages de livres colorées pour offrir une impressionnante toile de fond en perpétuelle évolution, dans les tribunes du Stade du Premier-Mai.
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