Karine Berger (PS) : "Alstom a été abandonné par tout le monde pendant 15 ans"
par L'invité des Echos
Alstom continue de faire couler de l'encre. Alors que les politiques semblent découvrir les limites de l'Etat actionnaire, qui détient environ 20% du capital de l'entreprise spécialisée dans les transports, le gouvernement s'oriente désormais vers le levier de la commande publique. L'objectif est de convaincre le PDG Henri Poupart-Lafarge de maintenir le site de production de Belfort, alors qu'il souhaite le déplacer vers l'usine de Reichshoffen, dans le Bas-Rhin, d'ici à 2018. Si Manuel Valls a d'ores et déjà prévenu qu'il était "hors de question que le site de Belfort ferme", les critiques se multiplient à droite et à gauche pour qualifier une réaction après-coup, plutôt qu'une stratégie anticipée. Karine Berger, députée socialiste des Hautes-Alpes, renvoie la balle dans le camp de la direction d'Alstom : "les dirigeants d'Alstom n'ont pas suffisamment communiqué avec le gouvernement sur la situation réelle". La membre de la commission des Finances à l'Assemblée nationale juge également qu'Alstom, au regard de ses bénéfices depuis la cession de son activité énergie à General Electric, ne peut brandir l'argument des difficultés économiques. Le groupe français a fait état d'un résultat net de 3 milliards d'euros sur son exercice 2015-2016 - ceux-ci ayant été tirés en partie de l'opération avec GE - contre une perte de 719 millions d'euros sur 2014-2015. Au-delà de l'actualité économique du moment, Karine Berger revient également sur la parution de livre, co-signé avec Manuel Alduy et Caroline Le Moign, "La Culture sans État : de Modiano à Google" (Odile Jacob, août 2016), appelant de ses vœux à une réforme de la politique culturelle française.
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