"Justice pour Théo" : plus de 2000 personnes réunies à Bobigny
par euronews-fr
Plus de 2000 personnes se sont rassemblées ce samedi à Bobigny pour réclamer “justice pour Théo”, victime d’un viol présumé lors d’une interpellation. “La police viole”, “je ne suis pas un bamboula”, “la police tue des innocents”, pouvait-on lire sur des pancartes. Encadrés par un impressionnant déploiement policier, les manifestants, dont de nombreux jeunes, s‘étaient réunis devant le tribunal de Bobigny. La préfecture de Seine-Saint-Denis n’est qu‘à une dizaine de kilomètres d’Aulnay-sous-Bois, où le jeune Noir de 22 ans a été interpellé le 2 février dans la cité des 3.000. Toujours hospitalisé, le jeune homme a raconté avoir été victime d’un viol avec une matraque télescopique. L’un des quatre policiers impliqués a été mis en examen pour viol et les trois autres pour violences. L’affaire, devenue hautement politique, a ravivé la délicate question des rapports entre jeunes et forces de l’ordre en banlieue. “Tout le temps, on se fait contrôler, agresser. On nous parle mal. On nous dit Ferme ta gueule, mets-toi là. On nous met des petites claques“, a raconté à l’AFP un jeune homme d’une vingtaine d’années, Kenzo. Après plus d’une heure de manifestation, des policiers postés sur une passerelle ont reçu des projectiles. Des bruits de pétards et des mouvements de foule ont suivi. Des casseurs s’en sont pris à des vitres d’immeubles et au mobilier urbain. “Plusieurs centaines d’individus violents et très mobiles” ont commis diverses “exactions et dégradations”, a affirmé la préfecture de police de Paris (PP), qui chiffre le nombre des manifestants à “près de 2.000 personnes”. Sous les gaz lacrymogènes, la manifestation a pris fin en début de soirée. Théo et sa famille avaient pourtant appelé au calme ces derniers jours. D’autres rassemblements ont eu lieu en France A Rouen, quelque 200 personnes ont manifesté dans un climat tendu. Des abribus ont été dégradés, des poubelles incendiées et une caserne de gendarmerie dégradée, selon la préfecture, évoquant “deux interpellations pour attroupement”. En revanche, c’est dans le calme que 250 personnes se sont réunies à Toulouse derrière une banderole “Nous ne sommes pas du gibier à flics. Nos quartiers ne sont pas des stands de tirs”. Aucun incident à Nantes, où plus de 300 personnes ont défilé aux cris de “Tout le monde déteste la police”. Tout comme à Caen (90 manifestants). Les manifestations se sont succédé en France cette semaine et des violences urbaines ont éclaté ces dernières nuits dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis. Dans ce département, le plus pauvre du pays, huit personnes ont été interpellées dans la nuit de vendredi à samedi, et 25 la nuit précédente. Avec agence (AFP)
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