Jean-Vincent Placé devant la justice après une soirée très alcoolisée.
par Ça Zap - Zapping TV
Poursuivi pour violences volontaires sous l'emprise de l'ivresse, outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique et injure publique à caractère racial, l'ancien secrétaire d'État risque quatre ans et demi de prison. Du restaurant du Sénat au tribunal de grande instance de Paris: la soirée du 4 avril 2018 pourrait bien coûter cher à Jean-Vincent Placé. Ce fameux 4 avril, l'ancien secrétaire d'État enchaîne les verres au restaurant en compagnie de plusieurs convives engagés en politique, dont le sénateur de la Haute-Savoie Loïc Hervé. Après un passage dans le bureau de Loïc Hervé pour consommer «un dernier digestif», les deux hommes se dirigent vers le bar La Piscine, dans le 6e arrondissement de la capitale. En l'espace d'une heure, la soirée dérape. Jean-Vincent Placé invite un groupe de femmes à danser. Face à leur refus, il propose de leur offrir un verre, puis, insistant, saisit le bras de l'une d'entre elles. Le portier du bar intervient pour demander au quinquagénaire de quitter les lieux. Le ton monte, Jean-Vincent Placé invective le videur: «On n'est pas au Maghreb ici», «On n'est pas à Ouagadougou, Ryanair fait des promotions», «le prix de ma chemise, cela fait un RSA complet pour ta famille». Le portier le gifle en retour, brisant ses lunettes de vue. » LIRE AUSSI - Arrêté en état d'ivresse, Jean-Vincent Placé en garde à vue Expulsé du bar, Jean-Vincent Placé se retrouve dehors avec le videur, qui expose la situation à une brigade anticriminalité qui patrouillait dans le secteur. Les insultes continuent, cette fois envers les policiers: «Espèce de tocards», «Ils arrivent quand ces connards», etc. Interpellé à 2h15, l'ancien sénateur est placé en garde à vue. Il n'en sortira que le 6 avril à 12h30, soit plus de 34 heures plus tard. «Deux poids, deux mesures» Dès le 5 avril, alors que Jean-Vincent Placé est encore en garde à vue, l'information fuite. Le quinquagénaire ne tarde pas à démissionner de la présidence de l'Union des démocrates et des écologistes (UDE). Il écope aussi d'une convocation devant la justice. «Seul le fait que Jean-Vincent Placé soit une personnalité connue explique qu'il se retrouve au tribunal. S'il avait été un inconnu, cela se serait fini par un simple rappel à la loi. C'est deux poids, deux mesures», s'agace son avocat, Me Kiril Bougartchev. Dix jours après les événements, l'ancien secrétaire d'État fait son mea culpa dans Paris Match. «Je mesure bien la honte et l'indignité d'avoir été en état d'ébriété, d'avoir eu un comportement déplacé et inconvenant», confie-t-il, avant de décider de se taire jusqu'à son procès. En attendant, il commence un traitement pour lutter contre son alcoolisme - «j'assume le mot», déclare-t-il à Paris Match - et reprend son activité de conseiller en stratégie en développement pour des entreprises souhaitant s'implanter en Corée du Sud et au Maroc. » LIRE AUSSI - Jean-Vincent Placé reconnaît être tombé dans la «maladie» de «l'alcoolisme» À l'approche du procès, Me Bougartchev décrit un Jean-Vincent Placé «serein». Ce mercredi, son client risque tout de même quatre ans et demi de prison: trois ans pour «violences volontaires sans incapacité commises sous l'emprise de l'ivresse», un an pour «outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique» et six mois pour «injures publiques envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée». «Il ne faut pas confondre le droit et la morale», soutient Me Bougartchev. «Jean-Vincent Placé ne s'est moralement pas bien tenu, et il ne s'en cache pas. Il s'est d'ailleurs excusé. Mais il conteste toute insulte à caractère racial et toute violence.» Le prévenu reconnaît néanmoins l'infraction d'outrage aux policiers qui lui est reprochée. Dans ses conclusions, Me Bougartchev a demandé à la justice d'opter pour «une application modérée de la loi pénale» envers Jean-Vincent Placé. Reste à savoir si la 10e chambre l'écoutera.
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