Jean-Louis Bourlanges: «La future grande formation de Macron doit préserver toutes les sensibilités»
par Lopinionfr
Si elle devient Présidente, Marine Le Pen prévoit d’arrêter l’ensemble des coopérations avec Berlin. Avec quelles conséquences ? « Il est évident que les Allemands ont une certaine difficulté à penser la défense européenne sans envisager des concessions faites aux Etats-Unis, explique Jean-Bourlanges. Ils ont fait ce choix, qui n’en était pas un au début, après la guerre. Et nous avons du mal à les faire changer sur ce plan-là. Mais ce qu’on fait depuis quelques années va dans la bonne direction. L’idée idiote serait de casser ce mécanisme de coopération », assène le député MoDem des Hauts-de-Seine.Emmanuel Macron, en revanche, a toujours brandi ses ambitions européennes. Or il n’est pas toujours allé au bout de ses ambitions, notamment sur la réforme de Schengen ou du système de Dublin sur les réfugiés. Comment pourrait-il faire mieux lors d’un second mandat ? « C’est évident qu’il y a un égoïsme de la part des Etats européens, regrette Jean-Louis Bourlanges. Le système de Dublin consiste à dire que le pays d’accueil doit tout prendre pour lui, ce qui est d’une extrême injustice. Il y a des pays très protégés, et d’autres qui reçoivent des flux de réfugiés. Il faut donc solidariser, harmoniser, fluidifier les frontières pour avoir un contrôle homogène. »Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé, au soir du premier tour, un grand rassemblement de ses partisans. Membre du MoDem, Jean-Louis Bourlanges craint-il une sorte de fusion-absorption au sein d’un grand parti de gouvernement ? « Quand je me suis rallié à Emmanuel Macron en 2017, j’avais dit qu’il y avait deux façons d’organiser la majorité : par le haut, ou à la manière de Merkel, en rassemblant les partis. J’étais pour la seconde solution, mais on a fait un mix. » Et de conclure : « Le Président candidat a une idée très juste qui est de rassembler tout le monde. Sur les modalités, on est là pour lui dire que ça ne peut pas se faire autrement que par la base. C’est-à-dire par une fédération de sensibilités différentes qui doivent s’assumer en tant que telles. On ne peut pas avoir une vie démocratique en ignorant les courants traditionnels de sensibilité. Et la proportionnelle serait évidemment un instrument irremplaçable de diversification, dans l’unité, de la future majorité. »
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