Israël : et si pour une fois la France avait raison?
par lejdd
GRAND ANGLE DIPLO - Jean-Marc Ayrault devrait se rendre à Jérusalem et Ramallah cette semaine pour faire avancer le projet de la conférence internationale du 30 mai à Paris sur le dossier israélo-palestinien. http://www.lejdd.fr/International/Proche-Orient/Israel-Palestine-et-si-pour-une-fois-la-France-avait-raison-784291 Les chances de voir se renouer le dialogue direct entre les protagonistes sont infimes mais il y a là, côté français, un volontarisme qu’on aurait tort de décourager. Cela fait des années que le projet des deux Etats est sur la table. Israël et Palestine, deux Etats souverains, vivant côte à côte en paix et en sécurité. Mais depuis quatre ans, depuis que les Etats-Unis ont renoncé à jouer les médiateurs, après avoir été humiliés à plusieurs reprises par le comportement de Benjamin Netanyahou, c’est donc la France qui porte depuis quelques mois un projet de reprise du processus de paix. Il a été conçu par Laurent Fabius, mais il est mis en œuvre par son successeur Jean-Marc Ayrault. La France ne reconnaîtra pas automatiquement la Palestine Seule différence par rapport à la version initiale : si le projet échoue, la France ne reconnaîtra pas automatiquement la Palestine comme le menaçait Laurent Fabius, une mesure qui avait été dénoncée par avance côté israélien. L’idée globale reste donc de réunir en mai les grandes puissances concernées par le conflit à l’exception des deux parties Israël et Palestine, puis, si tout le monde en est d’accord, d’offrir aux négociateurs des deux camps des garanties sécuritaires et des incitations économiques, non seulement pour reprendre le dialogue mais pour le faire déboucher sur une solution. La difficulté du moment, c’est que les organisateurs français ne savent toujours pas si les Américains veulent monter à bord, comme le veut la formule, mais également soutenir une initiative dont ils ne seraient plus maîtres. Timing serré Le président Obama sera le 30 mai au Vietnam avec l’ancien vétéran et chef de la diplomatie John Kerry, mais la France est prête à reporter la conférence d’un jour ou deux pour permettre à Kerry d’être présent. La Maison Blanche et le Département d’Etat estiment, en pleine campagne présidentielle, que rien ne doit perturber la candidature d’Hillary Clinton, dont les relations avec Benjamin Netanyahou sont excellentes et qui attend d’être élue pour s’emparer ou non du dossier. Or, la conférence internationale de Paris a besoin de cette présence américaine, tout comme elle ne peut pas de passer de celle du camp arabe. Si les Américains jouent le jeu de l’accompagnement et que la réunion de Paris est prometteuse, israéliens et palestiniens seraient invités à se rencontrer à l’automne. Plutôt après l’élection présidentielle américaine du 8 novembre et avant l’investiture du successeur d’Obama le 20 janvier, afin que cette période de transition de deux mois et demi puisse être mise à profit pour jouer quelques va-tout. Agir avant que Daech ne s'empare de la cause palestinienne On dit au Quai d’Orsay qu’à l’heure de Daech et de la disparition par la force des frontières, il serait juste et utile qu’un Etat au moins retrouve les siennes, la Palestine, avant que Daech précisément ne s’empare de la cause palestinienne. C’est le mérite de l’initiative française que d’essayer, car en diplomatie aussi, rester les bras croisés conduit au pire.
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