Irma vu de l'espace
par LePoint
Les îles françaises de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ont été placées en alerte violette, le degré maximal, en prévision de l'arrivée de l'ouragan Irma, « d'une intensité sans précédent sur l'Atlantique » et qui est attendu mercredi matin sur le nord des Petites Antilles. « Irma est un ouragan de catégorie 5, maximum sur l'échelle d'intensité des ouragans, dont le centre est prévu de passer à proximité immédiate de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy très tôt mercredi matin », indique Météo-France dans son dernier bulletin. « Irma est un ouragan d'une intensité sans précédent sur l'Atlantique », souligne l'institut. L'ouragan se déplace à la vitesse de 24 km/h et se trouvait à 364 kilomètres de Saint-Martin et à 330 kilomètres de Saint-Barthélemy. Il est désormais plus puissant que les ouragans Luis (1995, Saint-Martin) ou Hugo (1989, Guadeloupe, 15 morts). Il est aussi plus puissant que Harvey, qui a récemment frappé le Texas et la Louisiane, faisant au moins 42 morts et plus de 100 milliards de dégâts matériels. Le niveau d'alerte violet impose le confinement total de la population. Creux de 12 mètres et rafales à 360 km/h Une houle dont les creux dépasseront 12 mètres et un déferlement d'une extrême violence sur les rivages ainsi qu'une submersion majeure des parties basses du littoral sont attendus. Marigot, Grand Case et Gustavia seront particulièrement impactées. Des vents dépassant en rafales 100 km/h sont attendus dans la nuit de mardi à mercredi. À partir de 3 heures, les rafales atteindront 200 km/h. Le paroxysme est attendu entre 6 heures et 12 heures, avec des rafales au-delà de 300 km/h. Des rafales ont déjà été mesurées à 360 km/h. Il faut remonter à 1988 avec l'ouragan Gilbert pour avoir des valeurs de vents comparables. Les variations importantes de la direction des vents (nord, ouest, puis sud mercredi matin) aggraveront le pouvoir destructeur des vents. Des précipitations diluviennes en seconde partie de nuit et mercredi matin sont également attendues. 200 à 400 mm est un ordre de grandeur auquel on peut s'attendre au cours de cette période, selon les prévisionnistes. C'est leur vie qui est en jeu. Depuis mardi, dans les Petites Antilles, les écoles et administrations sont fermées, les populations du littoral ont été évacuées en prévision du passage d'Irma qui pourrait ensuite toucher Haïti et la Floride. Barbuda, Antigua, puis Saint Barthélemy, Saint-Martin et Anguilla seront impactées. C'est la première fois que Saint-Barthélemy et Saint-Martin connaîtront un cyclone de cette catégorie. Les deux îles françaises avaient été placées mardi en alerte rouge cyclonique. Anne Laubies, préfète déléguée des deux îles, a exhorté les « 11 000 personnes » vivant dans des zones à risque à les quitter. « Il faut partir maintenant, c'est leur vie qui est en jeu », a-t-elle insisté. Mardi, les gendarmes ont évacué plusieurs quartiers situés en zone inondable ou submersible à Saint-Martin. Onze abris anticycloniques ont été ouverts. Les lieux de culte ont également été mobilisés. Même si « la Guadeloupe ne subira pas les conditions les plus extrêmes liées à Irma », selon Météo-France, elle est également passée en vigilance rouge cyclonique. Plus d'une centaine d'abris, souvent des écoles, parfois des chapelles, ont été ouverts mardi sur l'ensemble du territoire et près d'un millier de personnes s'y sont déjà réfugiées. Cellule interministérielle de crise Dans la partie néerlandaise de Saint-Martin (Sint Maarten), des militaires de Curaçao et Aruba sont arrivés lundi en renfort, ainsi que dans les îles de Saint-Eustache et Saba. À Porto-Rico, le gouverneur a mobilisé la garde nationale et ouvert des abris pour la population. À Saint-Barthélemy, Saint-Martin et en Guadeloupe, la population s'est approvisionnée en eau, nourriture et piles. « Ça commence à être la pénurie. On a fait des réserves de bouteilles d'eau, mais on n'a pas pu acheter de réchaud », a expliqué Olivier Toussaint, 41 ans, à Saint-Martin, joint par téléphone. « On va être en plein dedans. L'intensité du cyclone nous inquiète de plus en plus », a-t-il avoué. À Saint-Barth, de nombreux habitants ont fait la queue dans les stations-services, ont coupé et taillé les arbres autour des habitations, et calfeutré fenêtres et portes, a constaté l'AFP. La cellule interministérielle de crise a été activée et une soixantaine de professionnels de la sécurité civile ont été envoyés en renfort dans les deux îles. La Martinique a, quant à elle, été placée en « alerte rouge pour mer dangereuse » et en « alerte jaune pour vents forts » et « fortes pluies ». https://is.gd/S7Gly1
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