Irak : une période post-électorale très compliquée en vue
par euronews-fr
En l’absence de sondages fiables, difficile de prédire la composition du prochain parlement irakien. Les slogans sans connotation communautaire et les promesses d’unité nationale des précédents scrutins, ne sont en tout cas plus de mises dans un pays où les attentats meurtriers sont quasi-quotidiens. Notre envoyé spécial à Bagdad, Mohammed Shaikhibrahim, a rencontré un expert de la politique irakienne et lui a demandéquels étaient les principaux challenges de ces élections en Irak ?”Wathiq Al-Hashimi : “Les défis des législatives de 2014 sont plus graves que ceux de 2005 et 2010. Le premier challenge est celui de la sécurité : le terrorisme a essayé de miner le processus démocratique, et il n’est pas seulement local, c’est un terrorisme global mené par des groupes concentrés au Moyen orient. Le gouvernement craint à juste titre de voir des bureaux de vote attaqués ou de voir des foules prises pour cibles et c’est un gros problème. Et puis, il y a un autre défi de taille, je veux parler du conflit politique, qui n’a jamais existé auparavant en Irak. La division entre les trois groupes politiques sunnite, chiite et kurde est aujourd’hui très nette. Autre inquiétude, le taux de participation des électeurs. Lors des précédentes élections, les électeurs devaient bâtir une démocratie, et ils ont fait beaucoup de sacrifice pour faire face au terrorisme et jusqu’ici, les résultats de cette implication n’ont pas été à la hauteur.”Mohammed Shaikhibrahim : “Comment voyez-vous la scène politique irakienne après cette élection ?”Wathiq Al-Hashimi :“Je pense que les résultats seront très serrés et qu’aucun groupe politique n’obtiendra de majorité. La formation d’un gouvernement pourrait prendre un an. En plus, nous n’avons pas de président de la République, Monsieur Talabani, victime d’un AVC, est absent depuis plus de deux ans et les vice-présidents n’ont pas le droit de convoquer le parlement, ce serait une violation de la constitution. En outre, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les Etats-Unis devraient faire pression sur les principaux groupes sunnite, chiite et kurde pour qu’ils trouvent un terrain d’entente, parce qu’ils ont des intérêts communs, donc la situation s’annonce compliquée en Irak.”
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