«Intolérable» et «condamnable» : le «fichage» à Béziers dénoncé à gauche comme à droite
par Libération
«Une provocation idiote» pour Gérald Darmanin, un acte «condamnable» pour Nathalie Kosciusko-Morizet, un comportement «infâme» pour Claude Bartolone. Deux jours après avoir avoué (avant de faire marche arrière) que la mairie de Béziers fichait les enfants musulmans de la commune, chiffres à l'appui, Robert Ménard est la cible des critiques des politiques. A l'UMP comme au PS et au Parti de gauche, chacun dénonce le «fichage» qu'aurait effectué le maire de Béziers. Le député-maire de Tourcoing Gérald Darmanin a estimé sur France Inter que «si les faits étaient avérés, le Premier ministre devrait prendre ses responsabilités». Un message destiné à Manuel Valls qui a déclaré sur Twitter, quelques heures après la bombe lâché par Robert Ménard lui-même : «Honte au Maire de Béziers. La République ne fait aucune distinction parmi ses enfants.» Le député européen Jean-Luc Mélenchon s'est dit «horrifié» des actes proclamés par le maire de Béziers, proche du Front national. «Comment en France a-t-on pu en arriver là ?», s'est-il interrogé. Un avis partagé par la député UMP Nathalie Kosciusko-Morizet : «C'est condamnable d'avoir un élu [...] qui proclame ne pas respecter [les lois], s'en moquer et s'asseoir dessus.» Même consternation au Parti socialiste. Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a jugé «infâme» qu'un élu local se permette d'utiliser «des systèmes qui sont totalement condamnés par la République». La ministre de l'Ecologie a rappelé que le «fichage» est «interdit par la loi». Elle dénonce «une faille grave dans l'esprit républicain et dans la laïcité». Robert Ménard, qui cumule les provocations et les scandales, a été auditionné mercredi matin par les enquêteurs du Service régional de police judiciaire de Montpellier. Une perquisition a eu lieu mardi à la mairie de Béziers.
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