Interview d'Emmanuel Macron : les moments à retenir

par LePoint

Non, il n'a pas changé. Devenu président, Emmanuel Macron défend toujours le programme du candidat qu'il était encore il y a quelques mois. À croire que cette campagne électorale ne s'achèvera jamais... Tout d'abord, il y a ce satisfecit : «  Surtout, je fais ce que je dis, c'est tout à fait nouveau  », s'est félicité le chef de l'État. Sous l'œil impassible de la Marianne dessinée par Obey – l'auteur du célèbre portrait rouge et bleu de Barack Obama –, Emmanuel Macron a tenté pendant près d'une heure et quart de démontrer qu'il n'était pas le «  président des riches  », surnom qui tourne désormais comme un slogan chez les sceptiques du macronisme. «  Je suis un enfant de la province [...], je ne suis pas l'enfant d'une génération spontanée dans un monde de nomades itinérants où tout va bien  », s'est-il défendu devant ses intervieweurs qui l'interrogeaient sur sa politique. Paradoxe français Le chef de l'État est aujourd'hui confronté à l'un de ces paradoxes dont les Français cultivent jalousement le secret : plus il tient ses promesses de campagne, plus sa popularité se réduit comme une peau de chagrin. Opinion versatile  ? Poids des réalités  ? Défaut de communication  ? Abus d'une pensée complexe  ? Un peu des quatre probablement ; toujours est-il qu'Emmanuel Macron semble rencontrer aujourd'hui des difficultés pour susciter la confiance au-delà de son socle électoral du premier tour. «  Je suis le président de tous les Français  », a-t-il répété en boucle pendant toute l'interview, espérant ramener à la raison républicaine ceux qui doutent des vertus thérapeutiques du macronisme. Franc-parler Sur la forme, il a tenté de dissiper le malaise que son franc-parler suscite chez certains Français. Ses sorties régulières («  bordel  », «  fainéants  », «  ceux qui ne sont rien  ») agacent  ? «  Je suis très indifférent à tous les commentaires  », a-t-il attaqué. Fidèle à sa ligne, Emmanuel Macron dément toute forme de mépris social dans son expression publique : «  J'assume totalement ce qui a été dit. Je n'ai pas cherché à humilier. [...] Nos élites se sont habituées à ne plus nommer les choses et à considérer que ce sont les mots qui sont intolérables, et pas la réalité qui est derrière  », justifie-t-il. https://is.gd/nxCVZz

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