INTERVIEW: Alexis Tsipras, nouveau porte-drapeau de la gauche européenne
par euronews-fr
La gauche européenne a désigné Alexis Tsipras, le leader du parti grec SYRIZA, comme candidat à la présidence de la Commission européenne lors d’un Congrès organisé ce dimanche à Madrid.Martin Schulz sera le candidat des Socialistes. Les autres groupes politiques doivent encore se prononcer.Efi Koutsokosta a pu rencontré Alexis Tsipras à Madrid pour Euronews.Euronews: Pourquoi vous portez-vous candidat à la présidence de la Commission pour les prochaines élections européennes?Alexis Tsipras: C’est un grand défi pour moi et pour mon parti Syriza. La vérité c’est que les évolutions politiques en Europe nous touchent en Grèce et inversement, ce qui se passe en Grèce a des conséquences en Europe. Donc, un gouvernement de gauche en Grèce sera un message très puissant pour les peuples d’Europe, c’est disons la pierre qui viendra troubler les eaux calmes, l’opportunité d’un changement majeur en Europe.Euronews: Vous continuez de parler de l‘échec des plans d’assistance financière, mais l’Irlande vient d’en sortir et le Portugal pourrait bientôt suivre…Alexis Tsipras: J’ai une approche différente du sujet. L’Espagne n’a pas de plan d’aide, et pourtant le gouvernement met en place les mêmes recettes que les pays sous assistance financière comme la Grèce et le Portugal. Mais cette politique n’a pas mené l’Espagne dans cette position honteuse que connaît aujourd’hui la Grèce, où le Premier Ministre ne peut rien décider par lui-même, ni lui, ni la majorité gouvernementale, à moins de demander d’abord aux fonctionnaires de seconde zone de la Troïka, qui imposent des choix schizophréniques au gouvernement.Euronews: Au Printemps, vous allez organiser une conférence sur la dette. L’effacement partiel de la dette est une idée populaire dans les pays du Sud sous assistance financière, comment ferez-vous pour convaincre les citoyens du Nord, par exemple les Allemands, que cette mesure est nécessaire? Alexis Tsipras: J’ai beaucoup de respect pour les contribuables européens et je leur dis que cette proposition de la Gauche européenne est durable et avantageuse pour eux. Parce que si on poursuit la politique d’Angela Merkel, l’Europe du Sud aura perpétuellement besoin de nouveaux emprunts. Parce que l’austérité nous entraîne dans le cercle vicieux de la récession et du besoin de nouveaux emprunts.
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