Inciter les femmes à investir leur argent, c’est l’objectif de ce média
par Huffington Post
FEMMES - « Les filles économisent l’argent, les garçons le gagnent. » Ce dicton anglophone résume bien la relation qu’ont ces premières avec l’argent, selon Sibylle Le Maire. Directrice exécutive du groupe Bayard, elle a fondé ViveS il y a un peu plus d’un an, un média « pour les femmes qui osent parler d’argent ». À travers des newsletters et le podcast Osons l’oseille, elle les incite et leur apprend à investir dans leur avenir. Bien que les choses bougent et que les inégalités de genre ont tendance à se réduire, « les femmes rencontrent encore des difficultés à assumer leur autonomie financière », explique Sibylle Le Maire, au HuffPost, dans la vidéo ci-dessus. « Les femmes sont de très bonnes gestionnaires, elles regardent leurs comptes très régulièrement et s’occupent de la gestion du foyer, précise celle qui est aussi la sœur de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. Cependant, elles le font dans une sphère domestique et non pas dans une sphère d’investissement. » De fait, en cas de rupture professionnelle ou de couple, elles ont toujours davantage de risques d’être fragilisées financièrement que les hommes. 1 femme sur 5 tombe la pauvreté après un divorce Le passage à la retraite, pour lequel la majorité des femmes n’a pas investi, est une étape particuliérement critique. Selon l’Observatoire des inégalités, en France, 30 % des femmes retraitées touchaient moins de 858 euros par mois en 2020. Les séparations peuvent aussi les fragiliser, puisqu’« une femme sur cinq tombe dans la pauvreté après un divorce », insiste la directrice exécutive du groupe Bayard. Si les femmes sont moins impliquées dans l’investissement de leur argent, c’est, selon elle, d’abord par « manque d’intérêt ». « Il faut le dire, la matière n’est pas d’une simplicité rare », reconnaît Sibylle Le Maire. Elles subissent également un « manque de temps », occupées par leur travail, les tâches ménagères, qu’elles réalisent plus que les hommes, et la charge mentale qui en découle. Mais il faut aussi noter « un manque de confiance en elles ». Selon une étude menée par ViveS et l’Ifop, 23 % des femmes n’osent pas négocier leur salaire. Pour comprendre cela, il faut remonter dans le temps. « Les femmes ont toujours travaillé, rappelle Sibylle Le Maire. Mais il y a eu un moment charnière : la révolution industrielle. » Une sphère de production et une sphère domestique se sont alors créées. « C’est là où cette idée, très forte en France, de la répartition du travail est née », précise-t-elle. Les hommes ont alors été éduqués au fait d’investir l’argent qu’ils gagnaient, alors que les femmes ont appris à l’utiliser pour le foyer. En parler en famille Sibylle Le Maire estime que certaines institutions ont un rôle à jouer afin d’encourager les femmes à anticiper leur futur. « En premier lieu, l’école » a un rôle à jouer pour limiter les inégalités dès le plus jeune âge. À défaut que ce sujet soit présent dans un parcours scolaire, « les entreprises peuvent rattraper cette différence par des formations d’éducation économique et financière », explique-t-elle. Mais le cadre dans lequel il est primordial d’en parler, c’est la famille, estime la fondatrice de ViveS. « Là, le sujet devient plus compliqué, sourit-elle. Ce n’est pas facile de rentrer du travail et de demander à son mari de revoir le contrat de mariage, par exemple. » Mais la famille est une « institution économique à part entière, qui crée des richesses qu’il faut placer et évaluer et c’est dans celle-ci que les plus grandes inégalités naissent », conclut Sibylle Le Maire. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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