Immobilier : « Les employés ouvriers, dans Paris, sont passés de 10% à moins de 6% en trois ans » (Laurent Vimont, Century 21)
par L'invité des Echos
Le président du réseau d'agences immobilières Century 21, Laurent Vimont, a répondu aux questions de l'émission « L'Invité des Echos. » Interview réalisée par Olivier Harmant. Selon le 99e baromètre MeilleursAgents du marché immobilier (au 1er février 2018), les prix immobiliers de certaines villes françaises ont fortement augmenté. Ils ont bondi de 15,4% à Bordeaux et de 8,2% à Lyon. A paris, la hausse est de 5,6%. De quoi exclure des Français du marché immobilier de ces villes ? « Bien sûr », répond Laurent Vimont, le président de Century 21 dans l'émission « L'Invité des Echos. » « Les employés ouvriers, dans Paris, en 3 ans, sont passés de 10% à moins de 6%. Il y a donc des phénomènes de gentrification qui font que la hausse des prix expulse vers l'extérieur les moins favorisés », explique Laurent Vimont. « Je pense que les politiques de logements construites à Paris, entre autres, qui préemptent du marché privé pour en faire du logement social, amplifie le phénomène. » Par ailleurs, dans un contexte de taux d'intérêt relativement faibles, la Banque de France a révélé que plus de 272 milliards d'euros de nouveaux crédits immobiliers avaient été octroyés aux Français en 2017. Un record, en dépit des annonces de Mario Draghi, le président de la BCE de réduire son programme de rachat d'actifs sur les marchés. « Le marché immobilier dans l'ancien a dépassé les 950.000 transactions, ce que nous n'avons jamais connu sur le marché français. Il est donc cohérent avec les taux extrêmement bas », indique Laurent Vimont. Au-delà des chiffres, et des volumes de transactions, ce sont aussi les choix des Français en matière d'achats immobiliers qui évoluent avec les taux bas. « Ils achètent plus grand, dans les zones un peu détendues, et utilisent le levier du taux bas pour mieux acheter puisque nous avons observé que le nombre de mètres carrés vendus en moyenne par logement en France a augmenté depuis cinq ans, depuis que les taux baissent », détaille Laurent Vimont. « En revanche, dans les zones dites tendues, on observe le phénomène inverse : les prix ayant beaucoup monté, ils peuvent passer à l'achat, en propriétaire, mais les surfaces se réduisent. Mais globalement, la surface moyenne d'un logement ancien a augmenté en 2017 grâce aux taux bas. »
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