« Il est parti réparer la climatisation » : quand Macron blague sur le président du Burkina
par Ça Zap - Zapping TV
« Il est parti réparer la climatisation » : quand Macron blague sur le président du Burkina. Le président français a mouillé la chemise, ce mardi 29 novembre, au Burkina Faso, avec un discours de plus d'une heure et demie face à 800 étudiants impatients d'entendre sa vision pour le continent africain. Une prise de parole émaillée par des échanges directs avec l'assistance, dont une sortie qui a fait rire les élèves aux dépens de leur propre président, Roch Marc Christian Kaboré pour une histoire de climatisation. Dans l'opposition française, on y a vu « beaucoup de condescendance ». Les échanges ont été pour le moins animés, ce mardi 29 novembre, à Ouagadougou, entre Emmanuel Macron et son assistance. En visite dans la capitale du Burkina Faso pour sa première grande tournée africaine, le président français a livré un discours de plus d'une heure et demie sur les liens entre la France et l'Afrique. Dans un amphithéâtre plein à craquer, face à 800 étudiants particulièrement impatients d'entendre le chef d'État. Ironie, autodérision, pédagogie, émotion... Emmanuel Macron a utilisé toutes les ficelles pour parvenir à maîtriser son auditoire. Jusqu'à blaguer sur le rôle du président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, présent dans la salle. Alors qu'une étudiante a demandé au président français si la climatisation restera branchée après son départ, Emmanuel Macron s'est lancé dans une envolée impliquant son homologue qui n'est pas passée inaperçue. « Vous me parlez comme si j'étais toujours une puissance coloniale » « Vous m'avez parlé comme si j'étais le président du Burkina Faso. Interrogez-vous sur le sous-jacent psychologique derrière votre interrogation et l'enthousiasme que cela a créé. Quelque part, vous me parlez comme si j'étais toujours une puissance coloniale. Mais moi je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso », a-t-il scandé sous les applaudissements et les rires. Avant d'ajouter, en montrant Roch Marc Christian Kaboré, « c'est le travail du président ! » Semble-t-il amusé, le président burkinabè a néanmoins quitté sa place dans la foulée. « Du coup, il s'en va. 'Reste là !' », l'a alors interpellé, en le tutoyant, Emmanuel Macron. « Il est parti réparer la climatisation. » Certains ont craint l'incident diplomatique, que le président Kaboré se soit vexé... Mais il est revenu quelques instants plus tard, souriant. « Plus sérieusement, je suis pour que chacun fasse ce qu'il doit faire au bon endroit. Je ferai tout pour aider à ce qu'il y ait les conditions pour aller dans ce sens mais chacun a son rôle », ajouté Emmanuel Macron. Le FN dénonce « une attitude de mépris incroyable » Ce mercredi, la scène a cependant fait réagir dans le paysage politique français. Sur France 2, Nicolas Bay a qualifié l'attitude du président « assez scandaleuse ». « Il a pratiquement insulté » le chef d'État burkinabé s'emporte le vice-président du Front national. « Quand il le met face à ses responsabilités, c'est encore acceptable, mais quand il explique que voilà il doit faire son travail, aller réparer la climatisation, qu'est-ce que c'est que cette attitude ? C'est une attitude de mépris incroyable, a-t-il insisté. C'est quand même inquiétant, beaucoup de désinvolture, beaucoup de condescendance, beaucoup de légèreté, et je ne pense pas que ce soit bon pour les relations internationales de la France. » Pour Nicolas Dupont-Aignan, interrogé sur Europe 1, Emmanuel Macron « a été d'une arrogance, d'une violence, à l'égard des autorités du Burkina Faso ». Le chef de Debout la France a dénoncé une posture« très méprisante, à la limite du racisme ». « Si un homme de droite, ou le président Sarkozy, ou Donald Trump, s'était comporté au Burkina Faso comme Emmanuel Macron, toute la presse ce matin ne parlerait que de ça, a-t-il poursuivi. J'estime qu'un chef d'État ne peut pas se comporter comme ça. C'est dommage parce que c'est un grand gâchis, l'idée de départ était bonne, de cette tournée, mais de grâce, qu'on soit sur le fond. »
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