Hollande, Sarkozy et le défi Le Pen
par lejdd
Hollande, Sarkozy et le défi Le Pen http://www.lejdd.fr/Politique/VIDEO-Hollande-Sarkozy-et-le-defi-Le-Pen-763745 Et si après la COP21 contre le réchauffement climatique, il fallait de toute urgence imaginer maintenant une COP21 contre le refroidissement politique ? Certes, la COP21 - la vraie - aura été laborieuse. Et l’accouchement, douloureux. Mais cette COP21 aura eu au moins un mérite : faire prendre conscience aux pays du monde entier que la survie de la planète les concerne tous, sans exception. Donc que le statu-quo, ce n’est pas tenable. Le premier tour des élections régionales - en forme de tsunami - montre, toutes proportions gardées, qu’un traitement du même ordre s’impose aujourd’hui en politique. En tout cas en France. En l’état, la percée de Marine Le Pen, de sa nièce Marion et de l’énarque Florian Philippot, c’est en effet moins un triomphe idéologique du discours simpliste et baroque du Front national qu’un formidable coup de pied au derrière aux partis de gouvernement, de gauche comme de droite. Beaucoup de Français, c’est clair, en ont, en effet, par-dessus la tête de partis qui, disent-ils, ne s’occupent pas d’eux, ne les écoutent pas, parfois les méprisent, vivent en vase clos. Le 6 décembre, une partie des électeurs ont voté FN par exaspération. D’autres se sont réfugiés dans une abstention agressive. Pour le moment, Marine Le Pen et ses amis ne sont encore qu’un gigantesque signal d’alarme. Mais le gouffre n’est pas loin. En 1989, au moment de la chute du Mur de Berlin, l’historien américain Françis Fukuyama se faisait applaudir - y compris en France - en prophétisant la fin de l’Histoire. Erreur monumentale. Naïveté grandiose. Sans perspective historique, les Français, qui ne sont pas des Suisses, sont perdus, et ils le sont. Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Que voulons-nous ? Et aussi : que pouvons-nous ? Pour débloquer un pays verrouillé, les Français rêvent, dit-on, d’union nationale. Pas faux mais à condition, auparavant, de retrouver une gauche qui soit une gauche, une droite qui soit une droite. Et une gauche et une droite qui ait quelque chose à dire. Le chômage de masse, c’est une fatalité. Il n’est pas sûr que Marine Le Pen accède à l’Elysée en 2017. Il n’est même pas certain, quoiqu‘on raconte, qu’elle soit forçément présente au second tour. Mais si la droite et la gauche, François Hollande et Nicolas Sarkozy en tête, ne rectifient pas le tir, n’ouvrent pas les fenêtres, ne font pas sauter les verrous, alors, pour le coup, elle sera gagnante. Et même dans un fauteuil.
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