Hollande, Sarkozy et… Ibrahimovic
par lejdd
Hollande, Sarkozy et… Ibrahimovic http://www.lejdd.fr/Politique/Hollande-Sarkozy-et-Ibrahimovic-790027 LA POLITIQUE EN COULISSES - Avant même le match d’ouverture de l’Euro France-Roumanie du 10 juin, avant même la veille le concert réussi sous la Tour Eiffel, l’Euro de football avait commencé par un coup de cymbale : deux pleines pages d’interview de Zlatan Ibrahimovic dans Le Monde. Ibra dans le quotidien Le Monde, qui l’eut cru? Un Zlatan qui, après avoir été l’attaquant-star du PSG, espère, durant cet Euro, s’illustrer à la tête de l’équipe de Suède, son pays d’adoption. Un Zlatan provocateur et subtil qui, interrogé sur ses préférences politiques ("Plutôt de gauche ou plutôt de droite?", répond, ce qui est furieusement tendance : "Je me considère de partout car je suis l’homme du peuple." En football, il y a d’abord et avant tout le terrain. Mais ce qui n’est pas moins intéressant, c’est ce qui ce qui est véhiculé comme idées, comme principes, comme valeurs par les acteurs du monde du football, Zlatan et les autres. Les politiques - à commencer par François Hollande et Nicolas Sarkozy, deux hyper-passionnés - feraient bien d’en tirer les leçons car cela en dit long sur l’état réel d’une société au moment où le monde politique est, lui, si déconsidéré, si déconnecté. Quelles "idées"? Quels "principes"? Quelles "valeurs"? 1. Le chef - le coach, comme on dit auiourd’hui dans le football - c’est sacré. Désormais plus psychologue que tacticien, il a vocation à être un fédérateur en aidant chacun à donner le meilleur de lui-même. 2. L’autorité, c’est sacré. J’écoute le coach, je suis ce qu’il me dit. Sinon, je suis puni, voire viré. 3. L’esprit d’équipe, c’est sacré. Certes, il y a les vedettes et les autres. Mais, comme on dit en foot, personne ne peut s’en sortir sans "le collectif". 4. La star - à l’image de Zlatan Ibrahimovic - c’est sacré. La star n’est pas jalousée, même quand elle est gratifiée de salaires mirifiques : on lui demande simplement de justifier tout cela sur la pelouse. 5. La victoire, c’est sacré. Certes, il faut savoir perdre car on ne peut pas tout gagner. Mais c’est la culture de la gagne qui prévaut. 6. La flamboyance, c’est sacré. Malheur aux équipes recroquevillées devant leur gardien! 7. Le changement, c’est sacré. Non seulement le statu quo est en football un concept inconnu, mais tout le monde court en permanence d’un club à un autre, entraîneurs compris. Personne, parfois jusqu’au vertige, n’est jamais assuré de rien. En football, il n’y a pas de fonctionnaires. Ou très peu. 8. La diversité, c’est sacré. Diversité d’origine, diversité d’âges. L’hexagone est minuscule. Les championnats anglais et espagnols sont plus suivis et commentés que la Ligue 1. Le football est de plus en plus planétaire. La Chine est sur le point d’être conquise. En résumé : le football en 2016 (si on choisit d’oublier la toute petite minorité des supporters avinés ou racistes) nous apprend ou nous ré-apprend : l’autorité, la mobilité, la diversité, l’esprit d’équipe et, loin du nivellement, le rôle emblématique des stars. Et même, à l’image d’Ibrahimovic, les vertus du parler-vrai, du parler-cash. Hollande, Sarkozy et les autres ont aujourd’hui, mine de rien, beaucoup à apprendre des footballeurs. « Vive la France », comme dit aujourd’hui Patrice Evra, l’arrière gauche des Bleus.
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