Hauts-de-France. La radio numérique reprend son élan.
par Ça Zap - Zapping TV
Hauts-de-France. La radio numérique reprend son élan. La radio numérique a débarqué ce mardi dans les Hauts-de-France, donnant un nouveau souffle à cette technologie qui peine à creuser son sillon en France, mais que le CSA espère faire décoller malgré l'hostilité des grandes radios privées. Les auditeurs de Lille, Calais, Dunkerque, Lens-Douai et Valenciennes peuvent, depuis ce mardi 19 juin, désormais goûter à la technologie DAB +. Traduisez : la radiodiffusion numérique. Laquelle passe - comme la FM - par les ondes hertziennes. Seule condition : être équipé d'un récepteur compatible. Avantages de la radio numérique ? Une meilleure qualité du son. Et l'accès à une cinquantaine de stations, dont une trentaine jusqu'ici absentes de la FM. RTL, RMC, Europe 1 et NRJ absents Il s'agit principalement de radios indépendantes, associatives - qui n'avaient pas accès à une bande FM saturée et verrouillée par de grandes marques - ou même publiques, comme RFI ou FIP, qui avait perdu sa fréquence FM lilloise en 2000. En revanche, les grandes radios privées, comme RTL, RMC, Europe 1 ou NRJ, brillent par leur absence. Elles voient d'un mauvais œil cette technologie, du fait de la concurrence accrue qu'elle introduit. Dans ce contexte, le DAB +, bien que porté par le CSA qui y voit l'avenir de la radio, peine jusqu'ici à se développer en France. Le démarrage dans les Hauts-de-France est une première depuis 2014, après Paris, Marseille et Nice, qui n'avaient pas provoqué l'effet d'entraînement espéré. Couvrir 70 % de la population d'ici à 2020 Pour relancer la machine, le CSA a « changé de braquet », a rappelé mardi son conseiller Nicolas Curien, en charge du dossier. Le DAB + sera développé en priorité dans les métropoles et le long des autoroutes, pour couvrir d'ici à 2020 70 % de la population. « On est au bout du tunnel et d'autres lancements vont intervenir avec Lyon et Strasbourg d'ici la fin de l'année », assure M. Curien. Nantes, Bordeaux, Toulouse sont dans les tuyaux, en outre une quinzaine d'agglomérations seront à pourvoir en juillet, puis des fréquences d'envergure nationale suivront, « cet été ou au début de l'automne ». « Il faut respecter ce nouveau calendrier, on a pris beaucoup de retard sur d'autres pays européens alors que le DAB + permet à de nouveaux entrants de proposer leurs programmes. En plus, cela reste une technologie libre, gratuite et qui préserve l'anonymat des auditeurs », contrairement aux autres modes de diffusion numérique (comme le streaming), souvent dépendants des GAFA, plaide Alain Liberty, président du SIRTI (radios indépendantes). 1,4 million de récepteurs DAB + vendus en France En l'absence pour le moment des réseaux privés, le service public joue un rôle déterminant, en investissant dans cette technologie malgré ses coûts de diffusion. « Le DAB + garantit à la fois qualité d'écoute, élargissement de l'offre et maintien d'une organisation lisible et fiable de l'offre radiophonique dans un univers numérique plus foisonnant mais plus incertain », fait valoir à l'AFP Sibyle Veil, présidente de Radio France. Pour Patrick Hannon, président du WorldDAB, association de promotion du DAB +, plusieurs conditions doivent être remplies pour que la radio numérique s'enracine, dont l'équipement de la population en postes et audioradios compatibles. Même si plusieurs marques en proposent une vaste gamme, comme Sony et Pure, seulement 1,4 million de récepteurs DAB + ont été vendus en France. Vers l'arrêt de la FM ? Mais quand la DAB + couvrira 20 % de la population, ce qui devrait être le cas à la fin de l'année, les fabricants auront l'obligation légale d'intégrer cette technologie, ce qui constituera un fort levier pour son adoption, relève M. Hannon. Alors, « ce sera aux groupes privés de décider s'ils veulent participer ou pas au mouvement, mais s'ils ne le font pas, d'autres le feront », prévient-il. Les appels d'offres d'envergure nationale devraient en outre les y inciter. À terme, la DAB + devrait même se substituer à la FM, comme en Norvège où c'est le cas depuis décembre. À l'image de la télévision, où la TNT a supplanté en France l'analogique en 2005. Mais le CSA rassure sur ce point : « Un jour sûrement, la FM ne survivra pas dans un monde qui sera devenu tout numérique, mais il n'y a pas d'urgence à l'éteindre ! C'est une valeur sûre, son principal problème, c'est qu'elle est saturée et le DAB + offre un ballon d'oxygène », affirme Nicolas Curien.
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