Handicap et invalidité : la Belgique privilégie les entreprises de travail adapté
par euronews-fr
A première vue, c’est une entreprise comme une autre. La particularité de Nekto, c’est que sur les 230 employés, 200 sont porteurs d’un handicap ou d’une forme d’invalidité. En cette journée internationale des personnes handicapées, la question de l’accès à l’emploi est de nouveau posée. La Belgique compte 122 entreprises comme celle-ci. Chantal Heraut forme ceux qui seront peut-être de futures recrues, des adolescents venus de l’enseignement spécialisé. “ J’ai été formée au début quand je suis rentrée, et maintenant je forme les jeunes qui rentrent en classe d’insertion dans l’atelier. Ils font deux ans de cellule d’accueil et puis ils sont engagés s’ils le souhaitent “, explique-t-elle. Dans cette entreprise dite “ de travail adapté “, les degrés de handicap sont très variés. Elle tire un tiers de ses ressources des aides publiques, le reste de son activité, notamment le conditionnement d’articles pour les supermarchés. “ L’avantage pour les travailleurs, c’est que nous adaptons les postes de travail et l’organisation du travail au handicap individuel de chaque personne “, explique le directeur, Hughes Procureur. Le salaire le plus bas est autour de 9,50 euros brut de l’heure, le salaire le plus élevé de 14,50 euros brut. Une rémunération modeste, mais pour beaucoup, ça n’en est pas moins une seconde vie qui commence. Ancien parquetteur, Eddy a subi de multiples opérations aux genous et son invalidité est reconnue. Il passe sa première journée à l’atelier de menuiserie. Si tout va bien, après deux semaines d’essai, il sera embauché. “ On se ressent un peu utile parce que suite aux handicaps, on se dit qu’on ne retrouvera plus jamais rien. Je comprends qu’un indépendant classique ne veuille pas prendre une personne qui a un problème – moi je ne peux plus me mettre à genous – mais on est content de retrouver du travail “, nous confie-t-il. L’idéal, le directeur de cette structure en convient, ce serait plus de mixité dans les entreprises classiques. Une quinzaine de pays européens imposent des quotas d’embauche de personnes handicapées dans le public et le privé. Mais les seuils sont rarement atteints.
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