Le 4 mars 2022, le Parlement russe a adopté des amendements prévoyant des peines d'emprisonnement pour toute publication d’informations relatives à la guerre en Ukraine. Les conséquences ont été immédiates sur les médias russes. Le journal d'opposition Novaïa Gazeta, par exemple, a retiré ses articles sur les sujets «sensibles» en expliquant son refus de relayer les seuls communiqués du ministère russe de la Défense. Les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram, qui servaient notamment aux opposants à la guerre à partager des informations, ont été bloqués par le gouvernement. Les médias indépendants se sont repliés sur les messageries cryptées. Sa photo et son nom ont déjà fait le tour des médias occidentaux. Lundi 14 mars, pendant la Vremia, le journal du soir de la chaîne publique russe Perviy Kanal, Marina Ovsiannikova, productrice de 44 ans, a surgi derrière la présentatrice Ekaterina Andreïeva. Dans ses mains, une pancarte indiquant : « Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment, ici. » Marina Ovsyannikova a été rapidement arrêtée et emmenée au commissariat. Mardi, un tribunal de Moscou l’a déclarée coupable d’avoir commis une « infraction administrative » et l’a condamnée à une amende de 30.000 roubles, soit environ 250 euros. Elle risque cependant toujours des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison. Selon l’agence de presse TASS, elle pourrait être poursuivie pour avoir « discrédité l’utilisation des forces armées russes ». Des poursuites possibles grâce à l’arsenal législatif renforcé par Vladimir Poutine depuis le début de son invasion de l’Ukraine, qui réprime davantage la liberté d'expression.Des ballerines en Une pour sympoliser la censure Vendredi 4 mars, la Douma, le Parlement russe, a adopté des amendements au Code pénal, concernant toute la population et non les seuls journalistes. Ils prévoient notamment des peines allant jusqu’à quinze ans de prison la publication d’informations relatives au conflit. La simple utilisation du mot « guerre » par des médias ou des particuliers pour décrire l’intervention russe en Ukraine est passible de poursuites. Ces restrictions ont eu des conséquences rapides pour les médias russes. Le journal indépendant d’opposition Novaïa Gazeta a dans la foulée annoncé via un communiqué qu’il retirait ses articles sur les sujets «sensibles», rapporte Reporter sans frontière (RSF). L’ONG de défense de la liberté d’information indique que le site d’information économique russe The Bell a également décidé de ne plus couvrir la guerre, pour protéger ses journalistes. Le 10 mars, Novaïa Gazeta a publié un numéro « conçu dans le respect des règles du nouveau Code pénal de Russie ». En couverture, des ballerines dansent devant un embrasement, référence aux ballets que diffusait la télévision soviétique quand elle