«Guerre de civilisation» : la gauche dénonce les propos de Valls, le gouvernement vole à son secours
par Libération
«Nous ne pouvons pas perdre cette guerre car c'est une guerre de civilisation, c'est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons.» Ces propos sont ceux tenus par le chef du gouvernement dimanche après les attentats survenus vendredi. Invité dimanche d'Europe 1, le Premier ministre, Manuel Valls, n'a pas hésité à évoquer une «guerre de civilisation», quelques jours seulement après les trois attentats perpétrés en Tunisie, au Koweït et en France. Une expression à laquelle plusieurs élus, de gauche comme de droite, n'ont pas manqué de réagir vivement. Une expression «inexacte» pour la députée Les Républicains (LR) des Yvelines, Valérie Pécresse puisque Daech n'est pas une «civilisation» mais plutôt «de la barbarie». Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a même assuré qu'il n'emploierait pas cette expression, de peur de créer une réplique de la guerre d'Irak de 2003. «Je ne dirai jamais que nous sommes en guerre de civilisation parce que c'était le discours bushiste de 2003 et ça a créé le drame en Irak», a-t-il déclaré. «Quelle est la civilisation avec laquelle nous sommes en guerre ?», interroge Julien Dray. Le député socialiste de l'Essonne avoue ne pas croire que «la civilisation arabo-musulmane soit une menace pour la civilisation judéo-chrétienne», et ajoute qu'il n'aurait pas utilisé l'expression «guerre de civilisation». En revanche, le chef de l'exécutif peut compter sur le soutien des membres du gouvernement. A commencer par Bernard Cazeneuve qui n'a pas hésité à voler à son secours. «Il n'y a pas à faire de polémiques sur ce sujet, c'est tout simplement une réalité», défend-il. «Ce n'est pas une guerre de civilisations au pluriel, c'est une guerre entre la civilisation humaine et la barbarie», a-t-il précisé. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a d'ailleurs ajouté que «Manuel Valls a parfaitement expliqué ce qu'il voulait dire par ce mot qui a suscité à tord un certain nombre de polémiques».
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