Grève des hôpitaux : syndicats et employés dénoncent un «burn-out»
par libezap
Les syndicats et le personnel de santé parisiens sont catégoriques. Le projet de réorganisation des 35 heures lancé par le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch, ils n'en veulent pas. Toutes les organisations représentatives ont lancé un appel à la grève. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, estime que «faire des économies à l'hôpital» est un «principe» qui a le «mérite d'être interrogé». «Ce que je vois aujourd'hui, c'est que dans les hôpitaux les salariés et les agents vont mal. Il y a une surintensification du travail, il y a un mal être généralisé», a-t-il constaté. «Discuter de l'organisation du travail, des conditions de travail, oui, mais le prendre sous l'angle réduction des coûts et remise en cause des 35 heures, non nous ne sommes pas d'accord.» Pour le responsable de la CGT à l'AP-HP, Olivier Cammas, «les limites sont atteintes». Il estime qu'il n'est «pas honorable de la part du gouvernement ou du plus gros CHU de France de mettre à mal encore plus les salariés en leur piquant leur repos». Mais Martin Hirsch défend sur RTL : «Ce n'est pas la fin des 35 heures et ce n'est pas la fin des RTT [...] C'est 35 heures organisées autrement.» L'urgentiste Patrick Pelloux a constaté que «75% des urgentistes sont aujourd'hui en burn-out». «Entre ceux qui alternent jour et nuit, semaine et week-end, ça fatigue. Surtout s'ils ne peuvent pas prendre leurs jours de RTT ou ne sont pas payés de leurs heures supplémentaires.» Philippe Martinez, secrétaire général à la CGT, assure qu'il est impossible de «continuer à faire des économies sur l'hôpital». «Il faut que l'argent qui existe dans ce pays soit réaffecté dans les services publics et notamment à l'hôpital [...] Les syndicats veulent discuter et décrivent très bien les problèmes de l'hôpital, alors écoutons-les.»
Vidéo suivante dans 5 secondes