Grève dans l'éducation. Forte mobilisation selon les syndicats, moindre selon le ministère.

par Kangai News

Grève dans l'éducation. Forte mobilisation selon les syndicats, moindre selon le ministère. La grève contre les suppressions de postes dans l'Éducation nationale était suivie, ce lundi 12 novembre, par près d'un enseignant sur deux dans le second degré et un sur quatre dans le primaire selon les syndicats. Mais le ministère n'a recensé que 10 % de grévistes, dont certains ont commencé à défiler dans plusieurs villes en France. Bataille de chiffres. La grève contre les suppressions de postes dans l'Éducation était suivie, ce lundi, par près d'un enseignant sur deux dans le second degré et un sur quatre dans le primaire selon les syndicats, mais le ministère dit ne recenser que 10 % de grévistes. « 25 % des enseignants du premier degré sont en grève pour exiger un autre budget et une autre politique éducative », a indiqué à la mi-journée le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire. Du côté des enseignants du second degré (collège et lycée), « près d'un sur deux est en grève », a recensé le Snes-FSU, premier syndicat dans le secondaire, jugeant que « c'est un mécontentement profond qui s'exprime ». Les taux de grévistes communiqués par le ministère de l'Éducation sont bien moindres : 8,7 % dans le premier degré, 13,8 % dans le second degré, soit une moyenne générale de près de 10 % pour cette première mobilisation d'ampleur contre la politique du ministre Jean-Michel Blanquer. Selon Stéphane Crochet, à la tête du SE-Unsa, c'est néanmoins la première fois depuis 2011 qu'un appel à la grève dans l'éducation rassemble toutes les organisations syndicales, de la maternelle au lycée, dans le public et dans le privé. « Le gouvernement fait du marketing » En attendant le cortège parisien, qui doit partir à 14 h, des manifestations étaient prévues dans les grandes villes françaises ce matin. À Marseille, quelques centaines d'enseignants et de personnels de l'Éducation nationale se sont réunis à 10 h 00 sur la Canebière pour le départ de la manifestation, derrière une large banderole « priorité à l'éducation ». « Ça fait un an que le gouvernement fait du marketing avec un discours très séduisant pour les familles, mais sa réforme se traduit en fait par des suppressions de postes, alors qu'on est à la veille d'une augmentation du nombre d'élèves. C'est une aberration », a déclaré Laurent Tramoni, responsable régional du Snes-FSU. À Lyon, la manifestation partie de 10 h 00 en direction du rectorat, a réuni 2 500 personnes selon les syndicats, 1 800 selon la préfecture. Philippe Savoye, professeur au lycée La Martinière Duchère, redoute la réforme du lycée : « Elle aura des conséquences sur les effectifs. À la rentrée j'avais 37 élèves en Terminale, on a réussi à réduire à 35. Et avec cette réforme on va pas aller dans le sens de réductions d'effectifs ». Josepha Balsalobre, prof d'éco-gestion, s'inquiète, elle, de la diminution du personnel administratif. « On va surcharger le personnel administratif des établissements, ce qui va induire une dégradation du suivi des élèves » assuré notamment par les proviseurs adjoints. À Nantes, environ 850 personnes selon la police, entre 1 200 et 1 500 selon les organisateurs, se sont rassemblées lundi. Axel Benoist, secrétaire national du Snuep-FSU, proteste principalement contre la réforme de l'enseignement professionnel : « C'est une réforme purement économique qui vise à supprimer plus de 10 % d'heures de cours pour les élèves, donc des professeurs ». Une hausse de 40 000 élèves à chaque rentrée entre 2019 et 2021 Le budget 2019, dont le volet Éducation nationale sera discuté en session plénière mardi à l'Assemblée nationale, prévoit de supprimer 2 650 postes dans les collèges et lycées publics, 550 dans le privé, 400 dans l'administration. Quelque 1 800 postes seront créés au primaire, en vertu de « la priorité au primaire » voulue par Jean-Michel Blanquer. Les syndicats ne comprennent pas ces réductions d'effectifs dans le secondaire, au regard de la poussée démographique attendue en collèges et lycées. L'agence des statistiques du ministère de l'Éducation, la Depp, prévoit en effet une hausse de 40 000 élèves à chaque rentrée entre 2019 et 2021 dans le secondaire. Le nombre des suppressions peut paraître faible par rapport à la totalité des agents de l'Éducation nationale (environ un million), mais les syndicats s'attendent à ce qu'elles soient suivies d'autres réductions d'effectifs. Le président Emmanuel Macron a indiqué vouloir supprimer 50 000 postes dans la fonction publique d'État d'ici 2022.

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