Grand débat: «Croire que l’immigration ne serait pas arrivée dans les discussions, c’était une erreur», affirme Julien Bargeton

par Lopinionfr

Emmanuel Macron a publié, hier, sa lettre aux Français. Julien Bargeton réagit: «Elle a vocation à ouvrir le débat. Ce qu’elle fait de façon inédite et ambitieuse puisqu’on a relevé 34 questions, cela peut paraître beaucoup, mais c’est utile pour pouvoir répondre. Elle fixe les 4 thèmes que nous connaissons et elle dit qu’il n’y a pas de tabous». Il ajoute, face aux critiques concernant l’exclusion de certains thèmes: «Si vous pensez à l’ISF, je suis sûr qu’il sera dans ce débat. Les gens vont venir avec leurs questions. Pour autant, c’est normal que le Président rappelle ses projets, son action (…)». Autre sujet épineux, la question de l’immigration, qui ne figure pas officiellement dans les thèmes du grand débat mais qui est cité dans la lettre d’Emmanuel Macron: «Il avait été évoqué, intégré dans le 4eme thème, citoyenneté et démocratie (…) Mais on en a entendu parler sur les ronds-points, il ne faut pas être naïfs ni se faire d’illusions, c’est faux de croire que ce thème aurait disparu dans l’esprit des Français (…)». Est-ce pour autant une erreur du gouvernement de l’avoir, dans un premier temps, effacé du débat ? «Quand on ouvre un débat, estime notre invité, on prend un risque et on sait bien que tous les sujets arrivent. Croire que l’immigration ne serait pas arrivée dans le débat, à mon avis, c’était une erreur (…) Je suis persuadé, qu’en fonction des territoires, remarques et propositions seront différentes. Imaginer que les Français, en parlant de démocratie et citoyenneté,  n’auraient pas évoqué l’immigration, cela aurait été une erreur». Même si le mot n’est pas prononcé, la question des quotas sur l’immigration apparaît en filigrane. Faut-il ouvrir un débat à ce sujet ?: «Encore une fois, Emmanuel Macron pose la question aux Français qui vont s’en saisir (…) Au fond, la question qui se pose, et certains grands pays le font, c’est de se demander si la question des quotas n’est pas une façon de trancher le sujet.  Car il y a une grande frilosité des peuples européens sur la question migratoire». Pas de questions interdites, affirme Emmanuel Macron dans sa lettre. Des questions oubliées ? «Je ne crois pas, affirme Julien Bargeton, car ces 4 thèmes sont tout de même très larges et permettent de faire des synthèses et d’ouvrir tous les champs». Quid de l’Europe ? «Il y aura une campagne européenne, faisons attention à ne pas mélanger les choses. Forcément, on parlera de l’Europe dans ce grand débat national (…) Le grand débat national et les élections européennes sont deux grands temps démocratiques (…) Je suis convaincu que, dans les débats, viendra ce sujet de l’Europe, je l’espère, de façon non démagogique.»

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