Gloria en ré majeur RV 589
par francemusique
L'Ensemble Pulcinella, la Maîtrise de Radio France et la violoncelliste Ophélie Gaillard jouent le Gloria de Vivaldi sous la direction de Sofi Jeannin. Extrait du concert enregistré le 10 décembre 2024 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.#Vivaldi #Gloria #musiquesacréeDes deux Gloria d’Antonio Vivaldi qui nous sont parvenus, celui catalogué RV 589 est le plus connu, et l’une des œuvres les plus jouées du compositeur – l’autre, catalogué RV 588, est également en ré majeur. C’est probablement pour les musiciennes de l’Ospedale della Piet de Venise, où il enseigne le violon et la composition, que Vivaldi compose vers 1716 son Gloria RV 589. À la fois orphelinat de jeunes filles et conservatoire de musique, la Piet forme ses pensionnaires une pratique vocale et instrumentale de haut niveau : elles seront, pendant toute la carrire de Vivaldi, destinatrices de maintes de ses œuvres orchestrales et chorales. Hymne chrétien louant la Sainte Trinité (le Pre, le Fils, le Saint Esprit), le Gloria in excelsis Deo succde au Kyrie et précde le Credo dans l’ordinaire de la messe. Vivaldi lui donne ici la forme d’une « messe concertante », sorte de cantate religieuse développée en Italie aux XVIIe et XVIIIe sicles, diversifiant volontiers les effectifs vocaux (de l’air au chœur en passant par les ensembles) et instrumentaux (parfois réduits la façon d’une sonate en trio, avec ou sans vents, etc.). À l’encontre de la tradition du chant sacré a cappella, le genre met également trs en avant l’orchestre – dont le continuo, répertoire sacré oblige, fait appel l’orgue. Sans doute précédé la création par un motet introductif, le Gloria de Vivaldi déploie ainsi douze sections trs variées en effectif, en écriture et en esprit, parvenant donner un relief expressif inattendu une prire au ton louangeur pourtant particulirement homogne, que n’infléchissent qu’ peine deux mots et deux concepts furtivement convoqués – le péché et la pitié.Le jubilatoire « Gloria in excelsis Deo » (Gloire Dieu au plus haut des cieux) éclate de vie avec son motif de saut d’octave rebondissant, ses ré piquetés répétés, sa trompette et son hautbois claironnants – ils ne reviendront ensemble qu’ la toute fin de l’œuvre –, et l’homorythmie impérieuse de son écriture chorale. Le contraste est saisissant avec 9 la section suivante (« Et in terra pax hominibus bonæ voluntatis » : Et paix sur terre aux hommes de bonne volonté), dont la gravité presque funbre est accentuée par le ton de si mineur et une écriture en imitation aux dissonances et modulations douloureuses. Nouvelle rupture avec « Laudamus te, benedicimus te » (Nous te louons, nous te bénissons), qui allge encore l’effectif : seuls les violons 1, les altos et le continuo côté orchestre, et deux sopranos solos côté voix. En sol majeur, leur duo passe par tous les charmes du bicinium vocal, aménagé selon une écriture en canon, la tierce ou en contrepoint retard. Quoique bref, « Gratias agimus tibi » (Nous te rendons g
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