Gilets jaunes: pour Philippe Saurel, cette crise appelle «une profonde réforme des institutions»
par Lopinionfr
Montpellier, septième ville de France, a-t-elle été particulièrement touchée par le mouvement des Gilets jaunes ? «Ils étaient présents sur la ville, affirme Philippe Saurel, mais assez peu en comparaison d’autres villes. Ce mouvement s’est plus porté sur le département de l’Hérault». Même si le mouvement faiblit, il reste encore très présent. Comment sortir de cette crise ? «C’est un mouvement qui va bien au-delà des revendications liées à l’augmentation des taxes sur le carburant. Pour moi, il représente un peu une revendication globale de ce qu’on nomme la France «périphérique» (…) C’est une revendication qui appelle une réforme territoriale, que j’appelle de mes vœux». Mais dans l’immédiat, où se trouve la solution ? Dans un moratoire sur les taxes ? Dans la nomination d’un médiateur ? «Je pense qu’il faut installer le dialogue à tout moment et c’est ce que je fais en tant que maire, explique notre invité. Lorsqu’il y a une revendication qui s’exprime de cette façon, je reçois les personnes et je discute avec eux». Il ajoute: «Là, c’est assez compliqué, le mouvement est parcellisé sur l’ensemble de territoire, de temps en temps récupérer par les officines politiques d’extrême droite ou d’autres partis mais je pense qu’on peut peut-être trouver une ou deux personnes représentatives en capacité de dialoguer». Mais dans le même temps, tout changement de cap est exclu par le gouvernement. Quid des nouvelles taxes sur le carburant en janvier prochain ? «Il faut installer le dialogue, martèle Philippe Saurel. C’est ce qu’a dit Gérard Collomb». Pour le maire de Montpellier, seule une réforme profonde des institutions pourra permettre d’éviter, à l’avenir, ce type de crise. Avec, en proposition phare, un retour au septennat. «Quand on utilise le processus du quinquennat, on a une élection législative qui se passe juste après celle du Président et qui est très liée à celle-ci. La couleur des députés est alors radicalement celle du Président. Il peut gouverner, mais je pense que la république doit ménager un certain nombre d’opposition à l’intérieur même des structures gouvernantes et surtout la représentation des territoires (…) En revenant au septennat, on pourrait avoir des députés aux couleurs très diverses (…) Et puis sur le plan international, pour compter, il faut durer».
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