Gérald Darmanin dans les pas de Nicolas Sarkozy
par Huffington Post
POLITIQUE - Cet été, il est partout et il se fait entendre à coups de phrases chocs. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin cultive un style singulier, qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre ministre de l’Intérieur, vingt ans plus tôt. En 2002, on connaît la même hyperactivité au « premier flic de France » de l’époque. Nicolas Sarkozy, qui rêvait pourtant de Matignon, prend son rôle au sérieux. À peine nommé en mai 2002, il commence par une tournée des commissariats des banlieues parisiennes, avant d’enchaîner sur un été marqué par des annonces pour la lutte contre de la délinquance, la fermeture d’un camp de réfugié près de Calais, ou encore la gestion du dossier corse. Ministre des Finances en 2004 puis de retour à Beauvau l’année suivante, Il aime faire savoir qu’il est sur le terrain. « Vous en avez vu beaucoup de ministres des finances qui soient venus pour vous expliquer un projet, pour dialoguer avec vous ? », lance-t-il aux salariés d’EDF le 8 juin 2004. « Vous en avez assez de ces racailles ? » Tous deux se rejoignent aussi dans l’utilisation de formules polémiques. En 2005, Nicolas Sarkozy tient des propos qui lui collent à la peau toute sa carrière. « On va nettoyer au propre comme au figuré, la cité des 4 000 », explique-t-il devant les caméras, depuis la Courneuve, le 20 juin 2005. « Vous en avez assez de ces racailles ? Eh bien, on va vous en débarrasser », lance-t-il aux habitants d’Aubervilliers, quelques mois plus tard. Gérald Darmanin multiplie aussi les sorties et ratisse, comme son prédécesseur, sur les terres de l’extrême droite, notamment, en juillet 2020, lorsque le ministre de l’Intérieur parle de l’« ensauvagement » d’une partie de la société. Plus récemment, en déplacement à Mayotte, le ministre de l’Intérieur a indigné une partie de la classe politique en annonçant l’ouverture d’un premier camp de « redressement » pour jeunes délinquants sur l’île. Mêmes positions à droite toute sur l’immigration. En 2006, Nicolas Sarkozy porte les lois qui durcissent les conditions du regroupement familial ou encore celles qui régissent le droit à la régularisation. Une position ferme sur l’immigration qu’il maintient pendant la campagne de 2012, notamment en fermant la porte au droit de vote des étrangers. Dix ans plus tard, la thématique revient dans le débat et Gérald Darmanin y est lui aussi fermement opposé. Il multiplie aussi les propositions comme le conditionnement de l’obtention d’un titre de séjour à la maîtrise du français, ou encore l’expulsion sans condition des étrangers délinquants, qui seront mis en débat au parlement cet automne. Mais les deux ministres se distinguent dans leur rapport au président. Trahi par Sarkozy qui lui préfère Balladur pour la présidentielle de 1995, Jacques Chirac l’écarte lorsqu’il est élu pour un premier mandat et Nicolas Sarkozy ne retrouvera jamais toute la confiance du président. De son côté, Gérald Darmanin entretient pour le moment une relation privilégiée avec Emmanuel Macron, qui a tout fait pour le garder au gouvernement, même quand il était sous le coup d’une plainte pour viol. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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