Gazoduc Nord Stream 2. La Russie sort les avocats contre l'Union européenne
par Kangai News
Gazoduc Nord Stream 2. La Russie sort les avocats contre l'Union européenne. Construit par le géant Gazprom, le gazoduc Nord Stream 2 doit acheminer le gaz russe vers l'Allemagne en 2020, en évitant le territoire de « l'ennemi » ukrainien. Mais le calendrier semble bien optimiste. Le Danemark bloque toujours le tracé en mer Baltique et Gazprom vient de s'engager dans une bataille juridique avec l'Union européenne. Rebondissement dans le dossier Nord Stream 2, le gazoduc controversé qui doit acheminer du gaz russe directement vers l'Allemagne, en passant sous la mer Baltique. Jeudi, une filiale de Gazprom a attaqué l'Union européenne auprès d'un tribunal d'arbitrage. Voilà qui ne devrait pas arranger l'image d'un projet qui divise déjà les Européens. Début 2019, la Commission européenne a étendu aux opérateurs extérieurs à l'Union européenne l'obligation de séparer leurs activités de production et de transport. Elle existe déjà sur le marché intérieur. C'est elle qui avait abouti en 2007 à la séparation des activités de Gaz de France en une entité distribution (devenue Engie) et transport (GRDF). Gazprom, qui serait contraint de devenir partenaire minoritaire du Nord Stream 2, s'estime lésé. Plutôt que la défense de la concurrence et du consommateur, le géant russe du gaz (et derrière lui l'État), y voit une volonté de freiner Nord Stream 2. Car le gazoduc est aussi un projet politique. Il permettra au Kremlin d'affaiblir l'Ukraine, pays traditionnel du transit du gaz russe vers l'Europe de l'Ouest... « Chantier européen » Malin, Gazprom utilise pour son offensive juridique une filiale établie en Suisse, qui a accès au mécanisme d'arbitrage prévu par la Charte de l'énergie. Un traité de mai 2015 signé par la Suisse, mais pas par la Russie... Et les travaux dans tout cela ? Ils avancent. Deux tiers des 1 200 km du Nord Stream 2 sont déjà construits. Cet été, des journalistes européens ont été conviés à constater que le chantier d'Oust-Louga, où le gazoduc plonge dans la mer Baltique, près de la frontière avec l'Estonie, respecte bien la réserve naturelle de Kurgalski « Nous avons inventé une technique unique pour ne pas endommager les marécages, la forêt, détaillait Raffaele Parisi, le chef de chantier. Les tuyaux sont soudés à bord d'un bateau. Ils sont ensuite traînés dans des fossés inondés (sur 3,7 km) jusqu'à la zone où le gaz est mis sous pression. » Les Russes vantent ce « chantier européen », où des ouvriers d'une société parisienne, la Serimax, assurent les soudures les plus compliquées. Ils défendent aussi une infrastructure purement « économique », chargée d'acheminer 55 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires jusqu'à Greifswald, l'autre bout du tuyau dans le nord-est de l'Allemagne. Le pays d'Angela Merkel veut ce gaz, énergie de substitution indispensable après l'abandon du nucléaire.
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