Gabriel Garcia Márquez, un algérien à Paris ? | Désintox | ARTE
par Desintox
Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l'émission 28 minutes, à 20h sur Arte.Sur Facebook : https://www.facebook.com/28minutes/Sur YouTube : https://www.youtube.com/user/28minutesARTESur instagram : https://www.instagram.com/artedesintox/Sur Twitter : https://twitter.com/ArteDesintoxSur le site d'Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014077/28-minutes/RC-016371/desintox/L’anecdote est ressortie à l’occasion du soixantième anniversaire du massacre de dizaines de manifestants algériens à Paris, le 17 octobre 1961. L’écrivain colombien Gabriel Garcia Márquez aurait fait partie des quelque 12 000 personnes arrêtées ce soir-là par la police de Maurice Papon. Le Courrier d’Algérie rapporte cette anecdote, qui tourne déjà depuis une dizaine d'années : « Même des étrangers non originaires d’Algérie ont été arrêtés et brutalisés durant cette nuit, à cause de leur faciès, le cas le plus connu étant celui du Colombien, futur prix Nobel de littérature, Gabriel Garcia Márquez. » Un autre quotidien, le Soir d’Algérie, raconte la même histoire. Pourtant, si le prix Nobel de littérature a bien vécu à Paris à la fin des années 50, il est impossible que Gabriel Garcia Márquez y ait séjourné à l'automne 1961. Deux de ses biographes assurent à Désintox qu'il était alors au Mexique, après avoir quitté New York mi-1961. « Cette histoire est complètement fausse », tranche ainsi Stephen Minta, auteur de Garcia Márquez : écrivain de Colombie. Cette intox ne part, toutefois, pas de rien. L'écrivain a bien raconté avoir été arrêté par la police française à Paris, au moment de la guerre d'Algérie, parce qu'il avait le type algérien. Dans un récit publié par El País en 1982, il raconte son arrivée à Paris en décembre 1955, les couples d’amoureux s’embrassant dans les rues, l’ambiance de Saint-Germain, les arrestations de Nord-Africains, et sa propre interpellation, un soir. Mais il n'est fait aucune mention de 1961. La proximité de Gabriel Garcia Márquez avec la cause algérienne a probablement contribué à transformer quelque peu l’anecdote, en la liant, à tort, à l’épisode tragique et symbolique du 17 octobre.
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