Frédéric Dabi (Ifop): «La surenchère de promesses de la Nupes stimule les attentes»
par Lopinionfr
Une majorité relative paraît inéluctable pour Emmanuel Macron. Mais est-ce vraiment ce que désirent les électeurs ? « Inéluctable, l’avenir le dira mais il y a un risque certain pour la majorité présidentielle de ne pas avoir de majorité absolue, une première depuis l’instauration du quinquennat, explique Frédéric Dabi, directeur général opinion du groupe Ifop. Dans notre sondage le jour du vote, on voit qu’une majorité de Français souhaitent, par leur vote, imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. L’enjeu, c’est la mobilisation. »Il ajoute: « Mais une élection à deux tours, ce sont deux élections. Plus que jamais, on est sur une deuxième élection maintenant que l’offre électorale a été réduite à des duels dans quasiment toutes les circonscriptions sauf huit. Il y a un choix très clair : envoyer Mélenchon à Matignon, forcer Macron à une cohabitation ou alors confirmer le vote de la présidentielle. »A l’image du programme de Jean-Luc Mélenchon ou encore du « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron, l’opinion publique est habituée à entendre parler de « dizaines de milliards d’euros ». Est-ce que cette impression diffuse de la présence d’une « source d’argent magique » n’entraînerait pas une forme d’agitation sociale ? « La réduction de la dette publique est une préoccupation qui n’a jamais été aussi basse dans la hiérarchisation des prérogatives des Français, confirme Frédéric Dabi. En 2007, c’était pourtant un thème majeur, y compris en 2012 (…) Mais la crise Covid a tout balayé. C’est frappant de voir à quel point cette surenchère de promesses, notamment du côté de la Nupes, stimule les attentes, les demandes et les revendications. »Les jeunes, eux, sont surtout sensibles à la question écologique qui est absente du débat : « Elle était déjà absente pendant l’élection présidentielle. La question de la fin du mois éclipse la question de la fin du monde (…) Ce n’est pas un thème qui a électrisé la campagne, qui a suscité de la mobilisation même si, au premier tour de la présidentielle, on a vu que les jeunes qui sont allés voter ont voté fortement pour un programme de radicalité sociale et écologique. »
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