François Hollande : pourquoi tant de critiques?
par lejdd
Hollande, pourquoi tant de haine? http://www.lejdd.fr/Politique/VIDEO-Francois-Hollande-pourquoi-tant-de-critiques-772633 Le remaniement décidé par François Hollande n’aura pas été simplement l’objet de critiques mais, immédiatement, d’un éreintement quasi-général. Pourquoi ? D’abord parce qu’on est déjà en campagne présidentielle. Donc, feu à volonté ! Ensuite parce que les politiques sont aujourd’hui à ce point discrédités que rien ne leur est passé, à fortiori s’ils sont maladroits ou sur la défensive. Cet éreintement, c’est aussi parce qu’il y a un décalage formidable entre la menace d’un nouveau krach financier, qui se surajouterait à la menace terroriste, et les considérations assez surréalistes qu’on a entendues jeudi soir à la télévision sur ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire avec le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes. L’Etat, pour montrer aux Verts son immense bonne volonté, va donc organiser un référendum local: vous en voulez ou pas, de cet aéroport ? Jean-Marc Ayrault, le nouveau patron du quai d‘Orsay, dira oui et Emmanuelle Cosse, la nouvelle ministre du Logement, elle l’a confirmé dès vendredi matin, dira non. Bigre ! Mais à ces trois considérations, il faut en ajouter deux autres qui, sur le fond cette fois, expliquent –sinon justifient- l’éreintement anti-Hollande. Première raison : une large fraction de la gauche ne supporte pas Manuel Valls. Ni l’homme ni son style, encore moins le réformisme social-démocrate et sécuritaire qu’il revendique. Elle le supporte d’autant moins que Hollande, étape après étape, leur paraît ouvrir la voie –sinon avant 2107, en tout cas après 2017- à Valls avec le statut d’un potentiel héritier. Valls ne serait donc pas une « parenthèse ». Seconde raison: en amplifiant –dans les mots, sinon dans les actes- sa démarche social-démocrate, en organisant autour de Valls un gouvernement de combat et surtout en entérinant la coupure de la gauche en deux (les « modernes » d’un côté, la gauche canal historique de l’autre) et en paraissant faire son deuil de ceux que l’affaire de la déchéance de nationalité et l’éviction de Christiane Taubira continuent de scandaliser et de blesser moralement, Hollande s’est fait des ennemis irréductibles. Qui ne lui passeront rien. Ce remaniement est-il un événement ? Non. Va-t-il changer la donne ? On verra. Pour autant, le président et son Premier ministre méritent-ils l’éreintement qu’on leur réserve ? Disons qu'ils paient cash la marée du chômage, certes, mais aussi le fait de dire tout haut que la gauche ne pourra plus être demain la copie de ce qu'elle était avant-hier. Et que son avenir passera, si elle veut exercer le pouvoir dans la durée, par une forme de…normalisation social-démocrate, à l’européenne. Ce qui reste, pour beaucoup à gauche, proprement inenvisageable. Idéologiquement, la guerre des deux gauches –caricaturons : Valls et Macron d’un côté, Aubry et Montebourg de l’autre- ne fait donc que commencer.
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