François Hollande entend encore «porter des idées».
par Ça Zap - Zapping TV
François Hollande entend encore «porter des idées». Lors d'une interview à RTL, un an après son renoncement, l'ancien président a assuré vouloir intervenir dans le débat public. Un silence long de six mois, ou presque... François Hollande était l'invité, jeudi soir, de Marc-Olivier Fogiel et d'Alain Duhamel au micro de RTL. Une heure dix «d'émission vérité» présentée - un peu rapidement - par son entourage comme la «première grande interview» de l'ancien chef de l'État depuis la fin de son mandat. C'est oublier que «l'ex » a plus d'une fois succombé à la tentation médiatique, non sans lancer quelques piques à son successeur, Emmanuel Macron. Jamais, cependant, il ne s'était attardé aussi longuement et publiquement sur des questions que beaucoup lui posent en privé: pourquoi n'a-t-il pas brigué un second mandat? Comment juge-t-il les premiers pas d'Emmanuel Macron au pouvoir? Voit-il un avenir au Parti socialiste qu'il a dirigé pendant plus de dix ans? S'il existait peu de doute à ce sujet, François Hollande a, dès l'introduction, martelé que l'heure de la retraite politique n'avait pas sonné pour lui. «Compte tenu de l'expérience que j'ai eue sur un certain nombre de sujets, je peux intervenir, porter des idées, susciter des réactions», a-t-il lancé s'affranchissant de toute ambition «élective» ou «partisane». «Je suis libre aujourd'hui, je ne veux pas considérer que la politique ce serait seulement se présenter à une élection. C'est s'intéresser au sort de mon pays», jure-t-il. Un sort entre de bonnes mains, à croire les mots de l'ancien chef de l'État venu avant tout défendre son propre bilan. L'enfant prodigue Macron, accusé il y a peu de piétiner son quinquennat, a été étonnamment épargné tout au long de l'entretien fleuve. «Je souhaite qu'il réussisse son mandat, mon rôle est de ne pas lui compliquer la tâche, est allé jusqu'à affirmer un François Hollande serein. Il doit être respecté dans sa fonction et dans sa personne. Je ne vais pas m'amuser ou m'interposer, ici, dans les décisions qui sont les siennes.» Une façon d'enterrer la hache d'une guerre qu'il ne voulait - ou ne pouvait - pas mener. «Un coup d'épée dans le dos» S'il accuse les frondeurs socialistes de lui avoir planté «un coup d'épée dans le dos», pas question d'imputer à Emmanuel Macron une quelconque responsabilité dans sa décision, il y a un an, de ne pas briguer un second mandat: «Il y avait un risque au second tour qu'il y ait la droite et l'extrême droite. Cette décision a été douloureuse, lourde, y compris pour ma famille politique, lâche-t-il cachant difficilement quelques regrets. Cette décision n'a pas été prise en février [...] Si j'avais donné rendez-vous au mois de février, d'autres éléments auraient pu changer les choses.» Une allusion transparente à l'affaire Fillon qui plombera le candidat de la droite. Moquant la gauche de Jean-Luc Mélenchon, opposition face à laquelle «les pouvoirs ont de beaux jours devant eux», François Hollande a refusé d'enterrer le parti socialiste qu'il a longtemps dirigé. Soupçonné à plusieurs reprises de tirer les ficelles du prochain congrès depuis son bureau de la rue de Rivoli, c'est tout en retenu qu'il a abordé le sujet. «Le PS, s'il veut être une force de gouvernement, a un avenir, a-t-il plaidé. C'est à la nouvelle génération de faire ce travail de reconstruction. Je peux apporter mes idées, mon expérience, ma vision de l'Europe et du monde.» Une volonté affichée de passer le témoin aux plus jeunes, qu'appréciera moyennement son ancien ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll. Ce dernier ne cachant pas ses ambitions de reprendre les rênes de la rue de Solférino au mois d'avril. Officiellement accordée à l'occasion de la nuit des lauréats 2017 de «La France s'engage», l'interview aura, sans surprise, peu tournée autour de cette fondation pour l'innovation sociale créée en 2014 et dont François Hollande a pris la tête en septembre. Les douze lauréats de son concours national seront dévoilés ce vendredi soir, dans les locaux de la station F, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Une toute autre vie.
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