FranceLeaks : sept nouveaux et anciens ministres peu surpris des écoutes téléphoniques
par Libération
Trois présidents français et certains de leurs proches collaborateurs ont été mis sur écoute par l'agence nationale de sécurité américains (NSA) entre 2006 et 2012, dévoilent des documents Wikileaks publiés par «Libération». François Hollande, Nicolas Sarkozy et son prédécesseur Jacques Chirac ont ainsi été espionnés par les services secrets américains. Si quelques élus semblent surpris, rares sont les ministres et anciens ministres à se dire étonnés de ces révélations. Et certains, à l'instar de Stéphane Le Foll, s'amusent même du fait d'avoir pu être mis sur écoute. «On le savait», affirme le ministre du Travail, François Rebsamen qui fustige des «informations distillées par la presse graves» dûes à des «pratiques anormales» de la part des services américains. Même constat du côté du maire de Pau, François Bayrou. L'ex-ministre de l'Education nationale dénonce des faits «graves» mais qui ne sont pas «surprenants». Les propos du secrétaire d'Etat sous le mandat de Nicolas Sarkozy, Pierre Lellouche, ne diffèrent pas de ceux du président du Modem. «J'étais à l'époque au Commerce extérieur, donc il y avait des intérêts industriels», explique-t-il tout en s'indignant de l'existence de ces écoutes. Idem pour le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui s'en doutait «avant (d'être) ministre». Il préconise d'éviter de «passer par le téléphone» pour transmettre des informations délicates. Un avis partagé par l'ancien ministre de la Défense, Hervé Morin, qui recommande «quelques mesures de précautions». «On n'est sûr d'être écouté.»
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